Il était né le 26 novembre 1964. S'il avait été encore là, il aurait fêté, aujourd'hui, son anniversaire avec Neyrouz, Nada, ses deux filles, et leur mère Basma. Seulement voilà, Chokri Belaïd n'est plus là. Il a été lâchement assassiné le 6 février 2013 par balles, alors qu'il sortait en voiture de son domicile à El Menzah VI, vers 7h30 du matin. Il succombera à ses blessures une heure plus tard à la clinique d'Ennasr. Depuis, on continue encore à chercher ses assassins. Les coupables sont dans la nature et les responsables politiques de son assassinat continuent encore à jouer aux héros sur les différents plateaux de télévision. Pire, après avoir dénigré longuement feu Belaïd durant son vivant, ils essaient aujourd'hui de faire les yeux doux à ses camarades. Chokri Belaïd, avocat de profession, a longuement milité sous Ben Ali. Il n'a pas quitté le pays pour s'installer aux Etats-Unis et n'a pas fui la Tunisie pour vivre à Paris. Chokri Belaïd est resté chez lui pour militer frontalement jusqu'à ce qu'il y ait la révolution où il était aux premiers rangs. Il n'a pas été assassiné sous la dictature, il a été assassiné sous une démocratie naissante. Une démocratie dont les premiers dividendes ont été recueillis par ceux-là mêmes qui vivaient ailleurs et qui sont rentrés, après la révolution pour jouer aux héros et donner des leçons. Chokri Belaïd est encore vivant et il est encore parmi nous. Ses camarades du Front, sa veuve Basma Khalfaoui Belaïd et toute âme patriotique consciente et sensée continueront son œuvre. Cette œuvre continuera, en dépit des opportunistes qui leur font les yeux doux pour quémander des faveurs et obtenir encore des dividendes en toute indécence. Joyeux anniversaire Chokri, tu as laissé derrière toi trois reines, des camarades et un peuple qui achèveront ton œuvre et éjecteront de la scène politique tous ces zinzins.