Monastir est un espace culturel où, dans toutes les langues, on dessine, l'on sourit et l'on rit, où l'on repense le monde par la caricature, par l'humour et le dessin de presse. Chaque année en effet, depuis deux ans, les dessinateurs et caricaturistes tunisiens se pressent au complexe culturel de Monastir. Au sein d'une population complice, de visiteurs par milliers, ils y célèbrent l'humour graphique, tendre ou noir. Ce salon de l'art de la caricature organisé les 1et 2 février par la délégation régionale de la culture à Monastir, en collaboration avec le complexe culturel de la région a pour objectifs de favoriser le développement de la caricature dans la région, de permettre à tous d'accéder à cet art et à la culture de l'image dessinée, et de promouvoir les jeunes créateurs par des expositions et des salons. Placée sous le signe du renouveau, cette 3ème session tend à gagner en intérêt et en impact tout en consolidant son authenticité. C'est ainsi qu'on a prévu un programme consistant, susceptible de donner une plus grande animation et d'en faire un pôle d'attraction à cette occasion»Cette édition fait appel à des caricaturistes confirmés tels que Taoufik Kouki, Zied Mejri,Enis Mahrsi,Nejib Chouk, , Rachid Rahmouni, Ibrahim Dridi, , Lilia Hloul, Abdelkader Messaoud, Mohamed Othmania, Hamza Soltani, Abdelwaheb Majdoub, Taoufik Omrani, , Seifedine Nachi, , Jawher Dridi, Zouhour Mahdi, Hassen Mechichi, Badredine Ouali, Wissem Ben Samir, Ammar Belghith et Chakib Daoud mais aussi à des jeunes talents passionnés par cet art . Le programme prévoit une exposition collective sous le titre «Sur l'avis de la caricature», ainsi qu'une rencontre sur le «Marché de l'art de la caricature entre culturel et économique», animée par l'artiste Rachid Rahmouni. Durant la deuxième journée, le dimanche 2 février, sera organisé un atelier pour le développement des compétences dans l'art de la caricature, intitulé «Ton deuxième visage». L'art caricatural, ce mode d'expression remonte à l'Antiquité, mais c'est à la Renaissance que la caricature connaît son épanouissement. En Italie, elle est encore considérée comme un jeu formel, alors qu'en Europe septentrionale, elle gagne une signification sociale et politique. A partir du XVIIIe siècle, l'art de la caricature s'affine. Il consistait dès le départ à dessiner ou à peindre un portrait qui charge certains traits de caractère souvent drôles, ridicules ou déplaisants dans la représentation d'un sujet. Et, derrière son caractère humoristique, se cache une satire, une critique portée sur une personne ou une situation. Plus qu'un dessin, la caricature en Tunisie est un art où la forme devient symbole, signe, expression. À l'aube de la Révolution, cette caricature a, en effet, pris plus d'ampleur et a commencé à s'imposer sur la scène médiatique.La caricature, c'est d'abord prendre une forme, et être capable de la déformer sans perdre les caractéristiques essentielles de cette forme.Le plus difficile dans la caricature n'est pas tant de déformer une personne, que de réussir à conserver sa personnalité. La caricature peut justement aider à accentuer ce qui est déjà présent dans les traits de l'individu, comme elle peut gêner quand ce sont des éléments de son caractère plus subtil, plus intériorisé, tout l'art du caricaturiste consistera à savoir jouer des éléments en moins pour accentuer là où il faut dans le respect ou non des traits originaux.