Le Front populaire a des réserves sur la participation du Congrès pour la République dans les actions de protestation des partis politiques opposés au projet de loi sur la réconciliation économique et financière, a indiqué Mohamed Jmour, leader du Front et porte-parole du Parti des patriotes démocrates unifié. « Le Front populaire ne voit aucune possibilité de coordonner des actions, en commun, avec ce parti », a-t-il déclaré à l'agence TAP. Le FP n'a pas assisté vendredi à la réunion de concertation des partis opposés à ce projet et a demandé le report de cette réunion, a-t-il précisé. Jmour a expliqué cette demande de report par la tenue, hier, d'une réunion des secrétaires généraux du Front en vue de coordonner les positions et les actions à ce sujet. Une autre réunion avec les responsables de l'Union générale tunisienne du Travail est également prévue, hier, à ce propos, a-t-il dit. Une réunion des partis qui s'opposent au projet de loi sur la réconciliation économique et financière s'est déroulée, vendredi soir, au siège du parti d'Al-Joumhouri, dans le but de mettre en place un plan pour mobiliser l'opinion publique contre ce projet de loi, soumis récemment à l'Assemblée des représentants du peuple. Les partis d'Al-Joumhouri, Ettakattol, l'Alliance démocratique, le Courant démocrate et le mouvement Echaâb ont décidé de constituer une coordination nationale pour faire tomber ce projet de loi, selon la secrétaire générale d'Al-Joumhouri, Maya Jribi. De leur côté, les membres de « la coalition nationale démocratique révolutionnaire » appuient tous les mouvements sociaux observés dans le pays et affirment leur rejet du projet de loi sur la réconciliation dans les domaines économique et financier. Lors d'une rencontre samedi à Tunis, ils estiment que ce projet est « dangereux » et « contraire aux principes de la révolution tunisienne ». Taïeb Bou Aïcha, membre de la coalition, a noté que le climat politique prévalant dans le pays depuis cinq ans n'a fait qu'aggraver la crise sociale et économique qui n'a touché que les catégories faibles. Le processus démocratique adopté par les gouvernements successifs avait simplement pour but la confiscation des objectifs de la révolution, a-t-il déploré. Bou Aïcha a appelé toutes les forces vives du pays à contribuer à la réalisation d'une réelle transition démocratique servant les intérêts de toutes les catégories sociales. Créée récemment, la coalition regroupe des forces nationales démocratiques (partis politiques de gauche et organisations) qui tendent à s'organiser dans le cadre d'un parti unifié.