Le gâchis est cet abîme qui absorbe le Stade tunisien, sans résistance ni espoir... C'est toujours comme ça après un mauvais résultat : «les si c'était à refaire», «les deuxièmes chances qu'on ne laisserait pas passer»...Mais malheureusement, on ne revient jamais en arrière... Le Stade, qui a raté avant-hier le match qu'il devait impérativement gagner, devrait aujourd'hui éviter d'attribuer les raisons de son échec à la chance ou à des facteurs extérieurs. On ne le voit pas seulement comme défaillant, mais surtout comme présentant une déviance constituée et entretenue. Inexistant dans les phases de jeu abouties ou cruellement inachevées, jouant à l'ordinaire et sans le moindre forcing, manquant d'anticipation et le plus souvent d'inspiration, il n'a rien fait de bon, et encore moins d'utile. Avec ou sans ballon, les joueurs étaient perdus sur le terrain. A travers ce qu'ils ont laissé entrevoir en deux matches, ce ne sont pas des perspectives nouvelles qui se dessinent. Mais un accroissement de déficit, de défaillances et de dérives. Des irrégularités aussi dans la manière d'entamer la rencontre et de gérer les débats. Incapables qu'ils sont de comprendre et de réaliser qu'un autre monde est né. L'égarement s'installe là où l'inspiration est à inculquer. La passivité fait des ravages et la médiocrité est déclarée. Le grand gâchis Même s'il n'avait pas les arguments nécessaires pour sortir le grand jeu, le Stade avait forcément l'opportunité de gagner le match et faire oublier la débâcle de la première journée. Ne pas gagner fera sûrement perdre davantage de points, mais jamais les valeurs et les acquis. L'on sait que dans ce genre de contexte, les défaillances de jeu doivent être comblées par la volonté, la détermination et la rage de vaincre. Cela n'apportera pas le résultat idéal, mais il en apportera le bon. Notamment le «mérite» d'échapper à l'absurde, à la médiocrité. Par l'action. Par la présence. Par l'existence. Le Stade a accepté de se résigner à être moyen, un peu mieux que mauvais, certes, mais en se situant dans une zone de confort, vivant à se complaire et satisfait d'échapper au sort des plus mauvais. Le gâchis est cette renonciation à la lutte, à l'effort et au combat pour devenir meilleur. Le ST n'est ni parmi les cancres, ni parmi les bons élèves. Au juste milieu, borgne au pays des aveugles. Les défaillances sont visibles à tous les niveaux. Elles inspirent les joueurs les plus «soumis», sans idées et dont la seule ligne de conduite est de se limiter aux choses et aux considérations ordinaires, au lieu de les hisser à d'autres niveaux. Il appartient désormais à l'entraîneur stadiste d'ajuster une stratégie qui favorise les succès plutôt qu'elle sanctionne les échecs(un match nul à domicile contre l'ASK est synonyme de défaite). Il n'est pas censé ignorer que dans ce contexte bien particulier, et en l'absence de sérénité, le jugement qu'un joueur peut porter sur ses capacités a une influence sur ses performances et ce, quel que soit le niveau initial de sa compétence. A l'image de la réussite, l'échec entraîne l'échec. Après une défaite et un match nul, la manière dont les joueurs stadistes interprètent leurs prestations et leur rendement sur le terrain affecte leurs efforts et leurs performances futures. Dans le même ordre d'idée, faire régner l'ordre ne suffit pas pour construire un climat positif au sein de l'équipe. La confiance et le sentiment d'appartenance nécessitent un travail qui cultive la culture de la réussite et les obligations de comportement et de conduite. On en vient à constater que l'équipe se porte mal et qu'il est tout aussi urgent de lui porter assistance. Un niveau d'assurance est donc souhaité au Stade. Oser tous les genres : technique, physique, dribbles, accélérations. Autant qu'il est permis à l'équipe de grandir, autant elle devrait détruire la fatalité humaine.