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L'étau se resserre, la grogne monte à Ben Guerdane
Commerce parallèle
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 10 - 2015


Le produit le plus prisé est le carburant
La contrebande est un phénomène de société qui a toujours existé un peu partout dans le monde, et principalement dans les départements frontaliers. La Tunisie ne fait pas exception. Dire que la ville de Ben Guerdane, sur la frontière sud, vit essentiellement du commerce parallèle est une réalité. De par son emplacement géographique et à cause du manque de projets, la plupart de ses habitants s'adonnaient directement ou indirectement à la contrebande, au vu et au su de tout le monde.
Le grand souk maghrébin et ses alentours connaissaient une activité intense. Des excursions organisées et des dizaines de bus venaient régulièrement s'approvisionner de cet endroit, chaque week-end. Sur les deux bords du tronçon reliant la ville à Ras Jédir, il était difficile de se frayer un chemin, tellement les marchandises, de toutes sortes, étaient stockées devant les centaines de boutiques. A une dizaine de kilomètres, au niveau de Jmila Jadida, puis à Ezzokra, même chose. Les points de vente improvisés et aménagés proposant de l'essence ou du gasoil, entré illicitement en provenance de Libye, sont estimés à 250 ou un peu plus, rien que dans la ville et ses proches banlieues. Ce créneau est très porteur. Les 20 litres sont achetés à 3,800 D de l'autre côté de la frontière, alors que leur prix oscille chez nous entre 10 et 30 D. Les nombreux petits restaurants implantés le long du GP1, Ras Jédir-Médenine, travaillaient bien, jour et nuit, quand le calme sévit du côté de la frontière tuniso-libyenne et le trafic routier est fluide au niveau du point de passage de Ras Jédir.
«J'ai 83 ans et j'ai toujours fait des pérégrinations vers les villes libyennes les plus proches comme Boukemmeche, Zolton, Jmail, Ragdéline, Zouara... pour importer quelques produits et faire vivre ma famille. Il faut dire qu'on s'arrangeait avec les douaniers, les agents de la garde nationale et les policiers», dit Haj Jilani. «Le poste frontalier de Ras Jédir est synonyme de business et de trafic clandestins pour les Tunisiens comme pour les Libyens. Et pour passer sans être chassé par les douaniers, on est contraint de payer des pots-de-vin», ajoute Mounir, originaire de Sidi Bouzid. «Avant, c'était beaucoup mieux, franchement. Après la révolution, c'est l'anarchie totale. La contrebande a proliféré. On fait passer vers la Libye des produits alimentaires subventionnés par l'Etat — pâtes, semoule, tomate, sucre, farine, fruits et légumes, boissons, œufs. On importe des tapis, des pneus, des articles électroménagers, des vêtements, des bananes, des pommes», souligne Mabrouk.
«Mais il faut aussi signaler que le produit le plus prisé est le carburant. Et pour cela l'économie tunisienne n'est pas perdante, dans la mesure où le gouvernement doit l'importer en devises si on ne l'amène pas illicitement et à bas prix», ajoute-t-il.
Mesures de lutte contre
la contrebande
Une étude de la Banque mondiale (BM) sur le commerce transfrontalier aux frontières terrestres tunisiennes a évalué les pertes fiscales pour l'Etat tunisien, à cause de la contrebande et du commerce parallèle, à plus d'un milliard de dinars, soit, mais avec l'entrée en jeu de l'armement, la drogue et l'immigration clandestine, le phénomène est devenu dangereux.
Par mesure de précaution et pour faire face à d'éventuelles infiltrations de terroristes, le gouvernement a mis en place une zone militaire qui longe la frontière. Une zone tampon qui empêche, entre autres, les contrebandiers d'emprunter des pistes agricoles, un peu loin de Ras Jédir, pour se rendre à El-Ethibet et à Dhahret El-Khoss en vue de s'approvisionner en produits prohibés et surtout en hydrocarbures.
De plus, la tranchée de séparation entre les deux territoires, de Ras Jédir à Wazen-Dhéhiba, a resserré encore davantage l'étau autour de ceux qui veulent faire passer des marchandises d'un pays à l'autre clandestinement. Ajoutez à cela le comportement des responsables libyens au point de passage de Ras Jédir, puisqu'ils empêchent les petits commerçants de faire passer des marchandises. Il y a quelques jours, 70 voitures tunisiennes ont été bloquées de l'autre côté de la frontière, alors que dans l'autre direction, le trafic était fluide !
Tout cela a rendu la situation infernale depuis quelque temps. Au fil du temps, la pénurie de certains produits a commencé à se faire sentir. «Comme vous le voyez, le manque de marchandises a contraint plusieurs commerçants à fermer boutique, ici, dans ce souk maghrébin. Avant, on ne trouvait pas où étaler sa marchandise. Même chose sur la route qui mène à Ras Jédir où on a recensé 17% de boutiques et hangars fermés ou abandonnés, il n'y a pas longtemps», nous confie Béchir, un activiste bien connu à Ben Guerdane.
La riposte était prévisible. La grogne monte depuis des semaines. Sit-in, protestations, heurts sporadiques, blocage de la route de Ras Jédir... Et les autorités se trouvent parfois dans l'obligation de fermer provisoirement le poste frontalier. «Il n'y a pas de postes d'emploi dans la ville. Ben Guerdane est marginalisée. Aucun projet pour nos jeunes qui se trouvent obligés de s'adonner au commerce parallèle. Ils sont devenus bandits et hors-la-loi malgré eux. A mon avis, il faut trouver un terrain d'entente avec les responsables libyens à Ras Jédir pour qu'ils agissent avec souplesse et laissent passer les marchandises, comme avant. Sachant que les gros poissons, les vrais contrebandiers, se trouvent à Radès et La Goulette...», ajoute Haj Jilani.


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