L'EST a aujourd'hui le mérite de disposer de cohérence et d'équilibre, de bon sens et de vision, de discours ambitieux. Donc de destin élevé. On ne s'empêchera jamais de penser que le football n'est jamais avare de coups de théâtre. Au moment où l'équipe espérantiste commence à se relancer dans une dynamique de victoires. Au moment où elle affiche un parcours sans faute pendant huit matches de suite. Voilà qu'elle se fait sanctionner de trois matches à huis clos. Une sanction difficile qui ne vient pas au bon moment. Un gâchis aussi énorme qui risque de compromettre tout ce qui est entrepris aujourd'hui au sein du club. Mais aussi une suspension particulièrement méritée au regard du comportement du public dans les gradins. L'expression de la compétitivité peut ainsi prendre d'étonnantes formes. Il faut dire que l'image d'une équipe comme l'Espérance dépend beaucoup du comportement de ses supportes. On juge aux résultats. Mais aussi à l'ambiance et à l'entourage du club. Des fois l'ambiance avant les résultats. Les contraintes n'en finissent pas donc pour l'équipe espérantiste qui se trouve aujourd'hui dans l'obligation de disputer ses trois prochains matches à domicile( respectivement face à la JSK, le CSS et l'ESZ) à huis clos. Les épreuves se succèdent ainsi, mais elles ne se ressemblent pas. Ici et là, il y aura toujours un défi à relever, un obstacle à dépasser, des promesses à tenir et des engagements à honorer. Autant dire que l'équipe, constituée aujourd'hui de joueurs à l'avenir prometteur, trace sa route avec l'ambition qu'on lui connaît et le mental qu'on lui reconnaît. Mais parfois, il y a des travers qui sont difficiles à surmonter, notamment ceux qui ne dépendent ni de la volonté des joueurs ni de celle des responsables. Au moment où l'on s'efforce de s'orienter vers de nouvelles tendances, de nouvelles prérogatives de nature à remettre les choses à leur vraie place, l'équipe risque d'être stoppée dans son élan. En effet, il n'y a pas pire pour les joueurs que de jouer devant des gradins vides. Il n'y a pas de football sans public. Oui, l'EST a gagné huit matches de suite. Oui, elle est sur une courbe ascendante plus que jamais significative. Mais son évolution et sa progression ne dépendent pas seulement des résultats. Il y a eu, et il restera encore, toute une stratégie à développer et à embellir. Au-delà des victoires, le mérite auquel devraient penser aujourd'hui le président du club, l'entraîneur et les joueurs, c'est la régularité dans le rendement. Cela peut devenir une vocation plus qu'une alternative dans la mesure où l'équipe est en train d'épouser tous les styles, de jouer tous les rôles. Quand on regarde les joueurs évoluer et se démener sur le terrain, il y a de quoi déceler une véritable réflexion dans le jeu, surtout par rapport à tout ce qui ne cesse d'être entrepris. C'est une autre manière de jouer. Peut-être bien inaccessible aux joueurs ordinaires. A ce niveau, ce n'est pas une autre approche, mais c'est un autre monde. Une étape captivante Il faut dire que parfois, la présence d'un entraîneur, mais aussi celle de responsables avertis peuvent être une étape captivante dans la vie collective d'une équipe. Cela représente un état de grâce qui peut entraîner une vague porteuse et bénéfique. La stratégie préconisée et telle qu'elle se revendique consiste à jouer, à plaire et à convaincre. L'EST est performante aussi bien avec que sans ballon. Ce qui compte, ce n'est pas seulement sa possession, mais aussi et surtout son utilisation. Quelque part, cela devrait résulter des effets conjugués d'inspirations techniques appropriées, de modalités et de stratégies tactiques bien pensées. Il faut dire que chacune des étapes à travers laquelle l'équipe est passée la prépare pour la suivante. Tout ce qu'elle laisse entrevoir aujourd'hui ne manque ni de rigueur ni d'allure. Il met en évidence un ensemble uni, pour ce qu'il est et pour ce qu'il symbolise. Aujourd'hui, il est bon de savoir que les places sont devenues chères et que la hiérarchie est sérieusement bousculée. Les joueurs qui retiennent l'attention n'ont plus le même profil, et encore moins les mêmes noms. La donne a forcément changé. Il n'en demeure pas moins qu'il y a des joueurs, à l'image de Ragued, qui forcent le respect par leur persévérance et leur régularité. Qui confirment d'une épreuve à l'autre et qui ne manquent pas à chaque fois de faire valoir leurs aptitudes à faire face aux différentes formes d'adversité. Ces joueurs ne ratent aucune occasion pour se distinguer et se mettre en évidence, même et surtout dans les moments difficiles. Ils ont prouvé qu'ils ont tendance à progresser dans la concurrence. Plus qu'un mode de comportement, il s'agit d'une vocation qui les fait avancer et gagner du terrain. Il y a toujours des prétendants toujours prêts à mordre, à bondir sur la moindre occasion, à sortir de l'ombre et à se revendiquer. Ils se préparent, ils se donnent à fond. Mais en silence, cachant leur fierté et leur désir de gloire, mais leur rêve de pouvoir est évident. Ils ne feront de cadeau à personne, et quand l'opportunité se présente, ils n'hésitent certainement jamais... De toutes les façons, plus on s'applique, mieux on se structure et plus on se donne. L'EST a aujourd'hui le mérite de disposer de cohérence et d'équilibre, de bon sens et de vision, de discours ambitieux et donc de destin élevé. En même temps, on ne peut s'empêcher de se dire que lorsqu'elle se donne des responsabilités, elle est en mesure de se transcender encore davantage, même si ça lui pèse parfois. Il n'en demeure pas moins que les exigences auxquelles elle est désormais confrontée seront forcément différentes de celles déjà vécues. De nouvelles contraintes et obligations dans le rendement et dans le comportement, mais aussi et surtout un registre de jeu de plus en plus inspiré et réfléchi.