Un plan d'action est mis en œuvre chaque année par la municipalité d'El Mourouj pour traiter les eaux stagnantes qui constituent un vecteur de multiplication des moustiques A chaque saison estivale, l'assaut des moustiques sur le Grand-Tunis, rend la vie de nos concitoyens insupportable et cauchemardesque. En effet, les habitants ont vécu déjà, au cours des saisons chaudes passées, des moments difficiles à cause de ces insectes volants. Aziz, un habitant de Bab El Fella, nous raconte : «C'est infernal ce que nous vivons depuis le mois de mars. La nuit, nous n'arrivons pas à dormir. Les piqûres des moustiques laissent des traces atroces. Même les insecticides n'ont pas d'effet sur ces bestioles. Il nous est arrivé au début du printemps de dîner à 17h00 car après, il n'était plus possible de mettre les aliments sur la table sans qu'ils soient envahis par les moustiques. Un agent de la santé publique qui nous a rendu visite au quartier, impuissant devant ce phénomène, nous a suggéré d'équiper nos lits et nos portes ainsi que nos fenêtres de moustiquaires. C'était l'unique solution. Tout cela parce que la municipalité n'a pas effectué le traitement anti-moustiques à temps». Un plan de lutte contre les moustiques Un plan d'action est mis en œuvre chaque année par la municipalité d'El Mourouj pour traiter les eaux stagnantes qui constituent un vecteur de multiplication des moustiques et une source de nuisances, a indiqué M. Adel Ben Tiby, directeur de la protection de l'environnement à la municipalité d'El Mourouj. «Les insecticides utilisés coûtent 250.000 dinars par an et sont à la charge de la municipalité». Par ailleurs, 70 dépotoirs anarchiques ont déjà été constatés dans le périmètre communal de Sidi Hassine, connu pour sa fameuse sebkha, mais aussi pour sa situation environnementale et son infrastructure en mauvais état. Il a été décidé, à partir de mai 2015, de mener une campagne exceptionnelle de propreté et de désherbage. M. Ridha Bannani, responsable de l'information au gouvernorat de Tunis, affirme, de son côté, qu'il faudra mettre en place un plan régional de protection de l'environnement pour se débarrasser des mauvaises herbes. D'habitude, quand on parle de traitement contre les moustiques, il nous vient à l'esprit directement l'utilisation des insecticides et des pesticides. Or, selon les scientifiques, ces derniers sont parfois inefficaces avec un impact négatif sur l'environnement et surtout sur le couvert végétal (les légumes et les fruits) et sur la santé des habitants. Il privilégie l'utilisation de moyens naturels pour éliminer les insectes au lieu d'opter pour ces produits chimiques. En effet, ces moustiques peuvent être dévorés par des prédateurs de moustiques. Il s'agit de mener une campagne de pompage des eaux stagnantes au niveau des caves et de procéder au recensement des gîtes et à la restauration des réseaux d'évacuation des eaux. Il ajoute qu'il faudra aussi curer les égouts et les conduites des eaux usées, et nettoyer les cours d'eau. Bref, on parle de programmes mais agit-on effectivement ? Théoriquement oui mais il n'existe pas d'action concrète. Des conseils sont fournis aux citoyens par l'Association tunisienne de développement et de l'environnement en vue d'éviter la pollution galopante et la prolifération des moustiques. D'abord, il est nécessaire de sortir les déchets ménagers dans des sachets ou sacs hermétiquement fermés quelques minutes avant le passage des bennes à ordures. Ensuite, les habitants doivent éviter de jeter les déchets à tour de bras sur la voie publique. Des espaces appropriés et des conteneurs sont, en principe, disponibles. N'est-il pas temps de lutter contre les gîtes larvaires qui bientôt se transformeront en nuées de moustiques ?