Le champion sortant embourbé dans son incohérence. La «rébellion» ponctuelle d'un panel de joueurs a fait son effet. Outre le cinglant camouflet d'après-grève en raison d'un Onze et d'un staff technique quelque peu démobilisé, le groupe des frondeurs s'en est récemment remis à un avocat, en vu de déposer une plainte à l'encontre de l'exécutif Clubiste pour des présumés dépassements dans l'application strict des termes des avenants des dits joueurs. On nage décidément en plein surréalisme avec d'un coté une direction supposée brasser large, soit le plus gros budget de la ligue 1. Et d'un autre, des starlettes, en l'occurrence, Nater, Belaid, Nouioui, Mikari, dont le rendement est insignifiant mais dont l'égo est sur dimensionné, tout comme leur traitement financier. Bienvenu au Club Africain ! Un club ou l'habit ne fait pas le moine. Jugez-en vous même: Le CA, selon le très sérieux Transfermarket, est l'équipe Tunisienne à la valeur marchande la plus élevée. En se basant sur les données de ce site spécialisé qui estime la valeur des joueurs en temps réel, faisant office de référence en la matière, le classement des clubs de la Ligue 1 selon la valeur de leurs joueurs est dominé par le Club Africain : 12.38 millions Euros, soit environ 28 millions de dinars), suivi par l'Etoile du Sahel (11.73 millions Euros soit environ 26 millions de dinars) et l'Espérance de Tunis (11.10 millions Euros soit environ 25 millions de dinars). L'arbre qui cache la forêt Pour revenir à nos moutons, le sujet de l'heure, et maintenant que ce quatuor va intenter une action en justice (recours devant les tribunaux), la rupture avec le champion sortant sera forcément consommée vu qu'ester en justice contre son propre employeur signifie ne plus avoir confiance en sa hiérarchie, d'où la défiance actuelle. Pour autant, pourquoi pencher vers une solution radicale, sans «préavis» tacite de circonstance? Il aurait été préférable de réclamer des garanties de paiement selon les situations. Revendiquer est légitime. Sauf que là, l'on se dirige vers une volonté de rompre unilatéralement son engagement pour cause d'impayés. Bref, en clair, en ce moment même, les joueurs précités réclament un montant hallucinant avoisinant les 3 millions de dinars ! Le bras de fer avec le bureau directeur devrait se poursuivre sachant que Tijani Belaid sera déféré devant le conseil de discipline le 19 mai, alors que Yassine Mikari et Lassâad Nouioui ont comparu le 14 mai. Ces trois joueurs (je cites) sont «suspectés d'être les instigateurs du fameux «soulèvement», soit le boycott des entraînements d'avant CA-ESM. Une situation que réfute et dément catégoriquement le conseiller juridique du trident de «suspects. Maintenant, avant l'enlisement, il serait productif de rapprocher les points de vue, car actuellement, les positions sont très éloignées. Ce cas précis, propre au CA, pourrait même faire jurisprudence et faire couler beaucoup d'encre. D'autres clubs non moins lotis (mais pourtant moins nantis) pourraient s'engouffrer dans la brèche. Les soubresauts et tourmentes financières du CA sont le symptôme du mal endémique qui ronge notre football. Les huis-clos, les quotas d'accès au stade, l'absence de sponsors, tout cela a perturbé les fragiles équilibres financiers des associations sportives, renvoyant et reléguant par la même aux calendes grecques les objectifs de bonne gouvernance et de transparence. Le temps presse pour tenter d'assainir notre football. Le fair-play financier doit forcément entrer dans une phase opérationnelle. On recrute des joueurs à coup de millions de dinars et on peine à joindre les deux bouts par la suite. Les joueurs trinquent en étant payés en retard ou même dans certains cas, pas du tout. Parfois, leurs salaires sont même suspendus. Il y a un seuil de tolérance à respecter et une impunité à combattre. La situation est devenue critique . Dans d'autres situations. Chez d'autres clubs moins nantis, on manque même à ces obligations d'affilier des joueurs à la sécurité sociale; et on résilie tantôt des contrats de manière arbitraire et sans indemnisations. Dorénavant, il ne faut plus se voiler la face. L'exemple Clubiste doit servir d'avertisseur !