Contre le chômage des jeunes qui a explosé à la suite de sa réforme des retraites, le gouvernement veut encourager les retraites anticipées. Sans bourse délier. Partir en retraite anticipée sans aucune pénalité, c'est ce que souhaiterait mettre en place le gouvernement de Matteo Renzi. Aucune condition ? Bien sûr que si ! Les travailleurs devront prendre un prêt à rembourser sur 20 ans et ne pourront quitter leur emploi plus de 3 ans avant la date prévue, soit pas avant 63 ans. Une idée qui sera mise en place de façon expérimentale dans un premier temps à partir du 1er janvier 2017 et jusqu'en 2019. Elle profitera alors aux personnes nées entre 1951 et 1955. Cette mesure, discutée mardi avec les syndicats fait écho au plan d'austérité draconien adopté par le gouvernement en 2011. Ce dernier avait fait passer l'âge légal de la retraite à 66,7 ans, ce qui avait provoqué un vaste mouvement social dans tout le pays. Le Premier ministre italien s'était engagé à assouplir cette décision. C'est ce qu'il propose, sans modifier la réforme et pour un coût limité pour les finances publiques. Une coopération cruciale des institutions financières Selon le texte, les banques accepteraient d'avancer les trois années de cotisations sociales restant dues par les travailleurs. Le montant du remboursement pourrait atteindre jusqu'à 15 % de la pension pour les salaires les plus importants, mais serait plus faible pour les chômeurs ou les petits salaires. En cas de restructuration, les entreprises seront tenues d'aider leurs salariés à rembourser. Le gouvernement a également annoncé que les héritiers n'auront pas à s'acquitter du restant dû en cas de décès. Sans l'aide des banques, le quotidien Il Sole 24 Ore estime que cette mesure aurait eu un impact sur les comptes publics de près de 10 milliards d'euros. Une somme jugée insoutenable par les autorités dans un pays où la dette publique représente 132 % du PIB en 2015. Le coût pour les finances publiques restera donc limité à près de 700 millions d'euros par an. Mais le gouvernement de Matteo Renzi espère que ce projet permettra de faire baisser un taux de chômage ravageur chez les jeunes, qui pousse les plus qualifiés d'entre eux à partir travailler à l'étranger. Près de 39 % des 16-25 ne trouvent pas de travail et cela n'est qu'une moyenne : en Sicile, 57 % des jeunes sont au chômage, 56 % dans la région de Naples. Des niveaux effrayants en partie liés au recul de l'âge légal de la retraite. La plupart des syndicats se disent favorables à la réforme. Côté politique, la Ligue du Nord et le Mouvement 5 étoiles y sont farouchement hostiles.