Dans la trame de l'histoire se noue une idylle discrète entre les jeunes mariés qui finissent par s'avouer leur amour à la dernière séquence du film. Ce qui rend l'histoire encore plus palpitante, c'est son authenticité. En ouverture des Journées du cinéma japonais, qui ont eu lieu du 6 au 8 octobre à Tunis, on a eu droit au film «Tale of samuraï cooking, A true love story», sorti en décembre 2013, de Yuzo Asahara. Dans le programme de ces journées ouvertes, organisées annuellement par l'ambassade du Japon avec le concours du ministère des Affaires culturelles, cinq films en tout. Vendredi dernier, à la maison de la culture Ibn-Rachiq, a été inauguré l'événement par la projection d'un film d'époque « Conte d'un samouraï de cuisine, une histoire d'amour vraie », en présence du chargé d'affaires de l'ambassade du Japon, M. Iwata. Le film se situe dans le domaine Kaga de la période Edo (Tokyo) vers 1600. Il raconte l'histoire de Haru «Aya Ueto», une cuisinière talentueuse, douée pour la cuisine depuis sa prime enfance. Ses parents, avant de périr tous les deux dans un incendie, tenaient un restaurant. Elle dit d'elle-même : «J'ai toujours cuisiné». Ce sont ses talents qui ont milité en sa faveur, elle, orpheline, ensuite divorcée, pour épouser Yasunobu (Kengo Kora) héritier de la famille Funaki. Une famille renommée dans la gastronomie qui a toujours servi dans les cuisines du Seigneur du domaine Kaga. Le père, qui a perdu son fils aîné, est cuisinier samouraï et se doit de léguer ce titre à son fils cadet. Lequel fils, Yasunobu Funaki, manque de savoir-faire et ne s'intéresse nullement à l'art culinaire. Haru défie son mari dans un concours dont elle sort gagnante. Avec l'aide de ses beaux-parents, elle parvient à lui donner des cours de cuisine pour faire de lui le digne hériter de sa famille, mériter le titre de samouraï de cuisine et avoir l'immense honneur de cuisiner pour le Seigneur. Dans la trame de l'histoire se noue une idylle discrète entre les jeunes mariés qui finissent par s'avouer leur amour à la dernière séquence du film. Ce qui rend l'histoire encore plus palpitante, c'est son authenticité. Certaines des recettes préparées par le jeune couple ont même résisté au temps et se préparent dans le Japon d'aujourd'hui. Mets préparés avec beaucoup d'amour Le cinéma japonais, classé troisième mondial par le nombre de films produits chaque année, cultive un univers propre avec ses codes et son atmosphère «Tale of samuraï cooking, A true love story» ne déroge pas à la règle. C'est un film dont l'histoire se déroule en 1600. La lumière y est peu présente, même de jour. L'essentiel des événements se déroule dans les cuisines, lieu central de l'intrigue, ou encore dans les séjours où se déploie l'art de servir et de recevoir, et où on déguste les mets préparés avec doigté, amour et beaucoup de patience. Le réalisateur a misé sur l'harmonie des formes et des couleurs des plats présentés avec humilité dans de petites assiettes et des bols peints dans la pure tradition japonaise. Un plaisir pour l'œil et certainement pour les papilles. L'interprétation magistrale de Haru, la jeune cuisinière douée, son impertinence à bousculer les règles, sa créativité à inventer de nouvelles recettes, son émerveillement pour les herbes, les épices et les condiments qu'elle utilise, son goût délicat à dresser les plats nous ont fait plonger dans un univers d'un raffinement extrême. D'une durée de 122 minutes, le film pèche cependant par sa longueur. M. Iwata déclare à notre journal que le but de cette manifestation est de faire connaître aux Tunisiens la diversité de la culture japonaise ; «Une culture exceptionnelle où la tradition et la modernité coexistent».