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L'originalité d'une poésie par son sens et par son rythme
Vient de paraître : Al Ibde' ou wael ibdé'iya fich'chear'il aarabi'il qadim (La création et la créativité dans la poésie arabe classique), du Pr Habib
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 11 - 2010

Quels mécanismes à l'origine de la création et de la créativité dans la poésie arabe ancienne qu'elles soient au niveau du contenu et des valeurs universelles auxquelles elle se refère, ou bien au niveau de sa structure en tant que discours rythmé, suggestif, réthorique et usant de symboles ?
Des questions auxquelles a tenté de répondre le Pr Habib Aouadi, agrégé de l'Université de Tunis, docteur es-lettres et professeur de l'enseignement supérieur, dans l'ouvrage qu'il vient de publier en arabe et dont le titre est: Al Ibde' ou wael ibdé'iya fich' chear'il aarabi'il qadim (La création et la créativité dans la poésie arabe ancienne): mot que nous avons préféré à classique, afin de rester dans la logique temporelle évoquée par le titre et respectée par l'auteur dans son ouvrage, même si ce dernier a traduit son titre en utilisant le terme : «classique» qui, lui, risque de laisser comprendre qu'il s'agit de l'école dite classique.
S'étalant sur 215 pages (16x24 cm), l'ouvrage comporte une introduction, quatre chapitres, une conclusion générale et une bibliographie assez fournie, en arabe et en français, et est rédigé dans un style clair, riche en exemples.
A travers un ensemble de questions méthodologiques touchant ce discours poétique fondateur aussi bien anté islamique que produit au cours des premiers siècles de l'Hégire, l'auteur a essayé de mieux comprendre les mécanismes de la création qui y sont à l'origine, et les caractéristiques de cette créativité. S'inscrit-elle dans des systèmes spécifiques à certains genres ? Quelles sont les limites ou frontières de ces genres au sein de l'ensemble des genres poétiques? Quelle interaction entre le genre poétique dans sa configuration théorique abstraite et dans celle effective qui se réalise dans le discours produit et accompli?
Plusieurs questions qui, selon l'auteur, vont aider à sonder l'essence de la création poétique. Se manifeste-t-elle à un niveau bien déterminé du texte, dans l'une de ses parties ou bien dans sa globalité? Ainsi, explique l'auteur, la création sera la synthèse de la compatibilité et de l'harmonie entre l'ensemble des niveaux du texte et non relative à une seule partie, à une image bien précise, un modèle, un moule…
Toujours dans l'introduction, l'auteur s'est intéressé au concept «création» en prenant soin de préciser que cet intérêt ne concerne pas le phénomène lui-même, mais la forme qu'il prend et les caractéristiques qui font de lui une entité exceptionnelle.
Les sentiments tragiques de la vie et de la mort, thèmes fondateurs
Dans le premier chapitre de son ouvrage, l'auteur a essayé de dégager la vision universelle dans les poèmes antéislamiques des «mouaâllaqat» (les sept fameux poèmes affichés à l'époque sur la Kaaba à La Mecque), considérés comme «l'idéal créatif» propre à cette poésie. Il l'a fait en analysant les significations humanistes qu'elle renforme et qui ont engendré, a-t-il précisé, un système complet caractérisé par la compatibilité et l'harmonie, ce qui lui confère une originalité sans équivoque.
Trois poèmes ont fait l'objet d'une étude détaillée de la part de l'auteur. Il s'agit de celui de «Tarafa Ibnoul Aabd», celui de «Annabigha'dhibiyani» et enfin celui de «Imrou'oul Qays».
Ainsi l'auteur a pu dégager les thèmes fondateurs participant à la naissance de cette vision tels que la mort en tant que phénomène fatal, tragique ou absurde. Telle aussi la notion d'espace et son importance en tant qu'«ici» et tels le temps et ses vissicitudes, le tout ballotté par la dialectique existentielle de la vie et de la mort, marquée par le conflit entre elles qui donne toute sa signification à la première.
Dans son deuxième chapitre, l'intérêt de l'auteur a porté sur la dynamique dialectique liant la mémoire et le temps dans le discours poétique des éloges posthumes (rith'a). Il a ainsi pu mettre en exergue la relation entre mémoire individuelle et mémoire collective dans la poésie anté islamique et celle produite au cours des premiers siècles de l'Islam.
En analysant plusieurs poèmes, l'auteur se réfère au temps par rapport à la mémoire du poète. Le temps diffère, selon le cas, en temps sociologique, poétique, écoulé, à venir, après la mort (l'au-delà)…
Le troisième chapitre a été consacré à l'étude d'un type particulier de la poésie arabe. Celle élogieuse posthume, celle dédiée aux descendants directs. Avec, pour ce cas bien précis, le recueil de Abul Hassan Al Houçari Al Kaïraouani Iqtirahou'l qarih wa'j tirahou'l jarih (doublement ulcéré et doublement blessé) dans lequel le célèbre poète kairouanais de l'époque sanhajite, Xe siècle, pleure son fils Abdel Ghanii à travers près de 2.600 vers. L'étude a procédé à l'analyse du système de significations de l'éloge posthume, celui de la réthorique qui lui est propre et enfin celui de sa structure. Elle a permis aussi de mettre en exergue le mélange subtil création-souffrance existentialiste. L'auteur a, de ce fait, pu déduire que le poète étudié a opéré un changement notoire dans ce genre et a ainsi innové.
Le quatrième chapitre a été, quant à lui, consacré au système rythmique du même recueil. Celui du titre et celui des vers selon les modes de métrique utilisés par le poète pour chaque groupe de vers classés selon l'ordre alphabétique arabe de la rime. L'auteur a poussé très loin son analyse en utilisant des outils linguistiques très pointus se référant aux rythmes générés par la syntaxe à ceux induits par la structure des mots, par leur utilisation répétitive, phonétique et réthorique. Bref, une créativité, cette fois-ci, purement esthétique.
Très technique, ce dernier chapitre a utilisé des outils d'analyse phonétiques, syntaxiques, de rhétoriques et autres.
Parmi les conclusions tirées par l'auteur, nous citerons celle relative à l'impact de la poésie et son influence sur l'affect. Pour l'auteur, l'énergie de cette poésie dotée d'une capacité d'influence ésotérique est due au rythme, non à l'imagination.
Pour conclure, disons encore une fois que l'ouvrage du Pr Habib Aouadi se distingue par sa clarté, la pertinence des thèmes traités et la richesse des références consultées.


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