Bizerte n'a pas reconnu «son» public. Devenu comme par miracle... casseur Des rumeurs ont couru tout au long de la semaine que du «grabuge» allait accompagner le match CAB-CSS de dimanche. Les nouveaux responsables du club nordiste ont sensibilisé le comité d'organisation et les différents groupes qui constituent le gros des supporters cabistes contre d'éventuels débordements. «Nous avons eu écho de quelque chose qui était en train de se tramer pour semer le désordre lors de la rencontre. Nous avons pris toutes les précautions en regard de nos moyens, en essayant notamment d'encadrer au mieux notre public. Malheureusement, nous n'avons pu contenir les fauteurs de troubles, décidés à réaliser leurs lâches desseins», devait nous confier, abattu, M. Sami Belkahia, vice-président chargé du football au CAB. Il est vrai qu'on a vu un certain nombre de jeunes envahir le terrain et s'en prendre aux stadiers, aux joueurs (adverses surtout) et aux forces de l'ordre qui ont eu le courage de faire le déplacement au stade 15-Octobre… Rien n'a été épargné! panneaux publicitaires arrachés, portes défoncées, vitres brisées, gazon abîmé… Les biens publics totalement saccagés. Pourquoi, comment? On a pensé que tout le monde avait vidé son «sac» avec la révolution et que plus personne n'est resté frustré. A-t-on besoin de s'en prendre aux personnes et aux biens publics pour exprimer une quelconque colère? La liberté d'expression, sans violence ne serait-elle pas suffisante? Faudrait-il causer des dégâts sur le double plan humain et matériel pour être apaisé?!! Tous ces jeunes qui étaient «descendus» sur le terrain étaient-ils manipulés? Etait-ce prémédité? Si oui, qui sont-ils les commanditaires? Ce qui s'est passé au stade 15-Octobre à Bizerte est très grave. Il n'y a pas eu seulement envahissement du terrain mais de la «casse» des personnes physiques frappées… Les supporters bizertins ne s'y reconnaissent pas! Il s'agit d'actes «criminels» répréhensibles : des agents de la police, des stadiers et même le coach sfaxien Nabil Kouki ont été atteints dans leur intégrité physique. Le public bizertin rejette, dénonce et condamne avec véhémence ce comportement indigne des «humains» et refuse de se reconnaître dans ce semblant de supporters. Les fans cabistes sont restés sur les gradins, surpris et impuissants face à l'assaut de jeunes «intrus» dans la sphère de jeu et devant la porte donnant accès aux vestiaires. Leur comportement était plutôt sage, applaudissant même l'équipe adverse lors de l'ouverture du score, preuve que le match se déroulait dans une atmosphères de fair-play et de respect. «Nous condamnons fermement ces agissements et nous nous en excusons auprès de nos amis sfaxiens, joueurs, dirigeants, public et arbitres. Nous espérons dévoiler les responsables de ces troubles survenus au cours du match. Nous ne seront pas découragés, nous continuerons à œuvrer dans le sens de l'encadrement des jeunes et de leur éducation», a rappelé le président du CAB. Servir… Ces dépassements ne doivent pas rester impunis. Il est indispensable d'identifier les meneurs et ceux derrière ces meneurs. On a tous besoin de voir plus clair. Tout le monde à Bizerte parle d'intrus venus d'on ne sait où, qui se sont infiltrés dans le public bizertin. «Le matin du match dans les points de vente des billets beaucoup de jeunes, mendiaient de l'argent, attitude inhabituelle ici», rapportait un supporter bizertin à l'issue de ces malheureux incidents, témoignage qui en dit long sur la situation du moment dans la capitale du Nord. Période de transition ou non, la loi doit être appliquée.