34 entreprises turques participeront à la rencontre de partenariat d'affaires prévue le 4 octobre prochain à Tunis Les échanges commerciaux, financiers et économiques entre la Tunisie et la Turquie n'ont pas évolué au rythme des signatures, des conventions et des accords. On en compte une bonne quarantaine dont les derniers en date sont l'accord de coopération industrielle de mars 2005 et l'accord de coopération dans le domaine des mines et de la géologie, du 1er février 2006. Sans oublier le plus avancé des accords, celui de libre-échange. En effet, en dépit de cet accord en vigueur depuis 2005, la balance commerciale bilatérale affiche un timide volume d'échanges commerciaux entre la Tunisie et la Turquie, d'environ 1 milliard de dollars annuellement, soit 1,250 million de tonnes de marchandises (entre importations et exportations) par an. De même, au niveau des investissements, les réalisations ne sont pas à la hauteur des potentialités des deux économies. En Tunisie, le territoire national abrite une dizaine de grands projets turcs pour une enveloppe globale avoisinant 670 millions de dollars. Récemment, le Premier ministre tunisien Béji Caied Essebsi et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, lors de sa dernière visite en Tunisie, n'ont cessé de réaffirmer la volonté politique des deux pays à développer les échanges et les partenariats dans maints domaines, notamment l'industrie militaire, le transport international et maritime… «La Turquie œuvrera à accroître le volume des échanges commerciaux avec la Tunisie» a affirmé le Premier ministre turc. Après les discours des politiciens, la balle est dans le camp des institutions et des professionnels, pour concrétiser ces fermes décisions politiques et en rendre compte dans la comptabilité nationale des deux pays, par la multiplication des partenariats, des investissements et des échanges commerciaux. C'est dans ce cadre que la Chambre de commerce et d'industrie de Tunis (CCIT) organise, en collaboration avec la Confédération des hommes d'affaires et des industriels turcs (TUSKON), une rencontre de partenariat d'affaires tuniso-turc, le 4 octobre 2011 à Tunis. Selon la liste communiquée par la CCIT, 34 participants ont confirmé leur participation au rendez- vous du 4 octobre. Ladite liste comporte le nom des participants, leurs entreprises et leurs sites officiels. La délégation d'hommes d'affaires turcs est hétérogène. D'ailleurs, les participants représentent la majorité des domaines d'activités, notamment l'agroalimentaire, l'agriculture et machines agricoles, les accessoires pour textile, le prêt-à-porter, les matériels électriques et électroniques, les produits de consommation domestique, les machines et appareils mécaniques, les matériels pour Bâtiment et Travaux Publics (BTP), les services pour BTP, les métaux et produits métalliques. Il va sans dire que les chances d'aboutissement des rencontres et des négociations d'affaires seront dopées par la proximité historique, culturelle… des opérateurs, mais aussi leurs complémentarités en terme de taille des PME, des technologies et des marchés. Toutefois, le handicap majeur consiste en l'absence d'une ligne maritime directe entre les deux pays riverains de la Méditerranée. Il convient de préciser que ce mode de transport assure près de 80% du commerce international. On apprend, par ailleurs, que des pourparlers sont d'ores et déjà engagés pour la création d'une ligne maritime directe et régulière entre la Tunisie et la Turquie. En revanche, le transport aérien se situe à un stade plus avancé et se comporte nettement mieux. En effet, l'aéroport d'Enfidha, qui sera géré pendant 40 ans par une entreprise turque, pourrait participer au renforcement du trafic des voyageurs, touristes et hommes d'affaires, dans les deux sens. S'il y a un secteur où les partenariats auront le plus d'impact, c'est décidément celui du tourisme. Un secteur où le maître s'est reconverti en élève, contre sans gré. De nos jours, avec plus de 25 millions de visiteurs par an, la Turquie s'est taillé une place de choix sur le marché touristique international. En effet, en valorisant les atouts des régions, montagnes, plages, culture, plaisance… les professionnels du secteur ont diversifié l'offre touristique. Par la suite, ce secteur est moins vulnérable à la saisonnalité et de plus en plus immunisé contre les crises récurrentes qui le secouent. Sans dénigrer les efforts louables et judicieux des professionnels turcs, rappelons l'expérience turque aux conseils de l'encadrement des professionnels tunisiens. En ce moment, la situation est tout autre. Le secteur du tourisme national a fort besoin de s'inspirer de l'expérience turque pour retrouver ses couleurs. Cette rencontre est une première réponse à l'invitation lancée par les deux chefs de gouvernement. Sans doute, les résultats de cette journée de partenariat marqueront-ils un nouveau chapitre dans les relations économiques. En effet, le succès des travaux est de nature à créer une dynamique de prospection, de recherches et de négociations entre les hommes d'affaires des deux pays et qui débouchera sur de nouvelles opportunités.