• Ghraïri contacté Le club du Bardo vit la énième crise Au Stade Tunisien, la situation est devenue franchement intenable. Elle l'est d'autant plus que le statu quo n'a fait qu'empirer les choses sur tous les plans : ambiance, résultats, instabilité technique chronique, situation financière calamiteuse, joueurs impayés, etc. Bref, une fuite en avant catastrophique qui complique ultérieurement une situation alarmante. En effet, faut-il rappeler que le Stade Tunisien est relégable, que les joueurs sont partis et qu'il sera très difficile de les convaincre de revenir, qu'on discute encore avec des entraîneurs et, surtout, que les matches qui restent à disputer ne seront guère de tout repos. Partira, partira pas ? Ce qui bloque aujourd'hui la situation, c'est l'entêtement de l'actuel président à vouloir rester en place et à entretenir le flou le plus total. Cela fait, en effet, un bon bout de temps que Kamel Snoussi parle de partir sans pour autant franchir le pas. Faut-il par ailleurs rappeler que les écriteaux foisonnent au complexe du Bardo pour appeler au départ de ce dernier et on dit même que cela a même atteint le domicile privé de l'actuel président... Faut-il aussi rappeler que la contestation permanente des supporters a fait que l'équipe senior «squatte» d'un terrain à l'autre pour éviter la colère de ces mêmes supporters. Cela sans parler de la situation financière qui démotive les joueurs et contraint d'autres catégories au forfait. Voilà, en tout cas, ce qui arrive aujourd'hui et depuis quelque temps au Stade Tunisien et qui fait que la situation est totalement bloquée. Qui nomme l'entraîneur? Quelques-uns se sont tout de même manifestés pour sauver au moins le club de la relégation, tel Raouf Guiga. Mais le président en place n'a apparemment aucune intention de renoncer à ses prérogatives. Parmi celles-ci le choix d'un entraîneur. Il est de notoriété publique que Kamel Snoussi a discuté avec Mokhtar Tlili et qu'il était sur le point de le faire signer sans une réaction vigoureuse de toute l'ambiance. Aujourd'hui, il compte s'asseoir autour d'une table pour discuter et — éventuellement — conclure avec l'actuel entraîneur de l'ESZarzis, Ghazi Ghraïri. Au-delà de ce choix, c'est la «légitimité» même de Kamel Snoussi qui est remise en cause. En effet, si elle existe sur le papier (bien que Kamel Snoussi n'ait jamais été candidat à la présidence du club, mais un membre d'une liste élue qui l'a par la suite désigné en tant que président), elle est aujourd'hui inexistante sur le terrain, tellement l'homme est contesté et réduit à gérer par téléphone et, en tout cas, loin du complexe du Bardo où il ne peut pratiquement plus mettre les pieds. Départ, transition et... Anouar Haddad Autre constat d'illégitimité : on chuchote que l'actuel président du ST est sur le point de démissionner et de passer provisoirement le témoin à son vice-président Faouzi Zehani en assemblée générale extraordinaire élective dans les 20 jours qui suivent. Dès lors, Kamel Snoussi a-t-il, aujourd'hui, le droit d'engager le Stade Tunisien sur le choix d'un entraîneur s'il est sur le départ ? Voilà, en tout cas, un autre casse-tête qui en dit long sur la situation d'un club qui n'en finit pas de dégringoler. Et qui pose d'autres questions essentielles, sinon vitales : le Stade Tunisien a-t-il encore des gens capables de le remettre à sa véritable place ou alors l'entretien de cette illusion continue tout simplement à faire du tort et du mal à ce club prestigieux? Cela nous ramène tout droit aux questions essentielles. Problèmes à profusion Le départ de Kamel Snoussi résoudra-t-il vraiment le problème ? Ghazi Ghraïri est-il l'homme de la situation? Comment faire revenir les joueurs et les motiver pour sauver le club de la relégation? Où trouver l'argent pour le faire, sachant que le deficit avoisine le milliard (sans parler des impayés) et que la quote-part du club sur le transfert de Msakni (qui n'est probablement pas celle qu'on annonce et qui sera sûrement revue à la baisse) n'arrivera qu'en janvier? Comment et avec quels moyens préparer la nouvelle saison? Le nouvel entraîneur, quel que soit son nom, sera-t-il là pour l'opération sauvetage ou alors s'inscrit-il dans un véritable projet dans le club? Quelles structures humaines et techniques pour un club qui navigue à vue depuis trois décennies? Voilà les véritables questions qui se posent aujourd'hui avec insistance au Stade Tunisien. Sans aucune réponse. On parle aujourd'hui du retour de Anouar Haddad, cette fois-ci à la tête du club. Soit. Mais franchement, au Stade Tunisien, ce n'est pas le problème d'un seul homme. Par ailleurs, quand on lit sur les journaux qu'on a refait appel à Ezzedine Bezdah pour s'occuper des recrutements de la prochaine saison, on se dit que le club du Bardo n'est pas sorti de l'auberge... Suite du feuilleton dans les tout prochains jours.