ATHENES (Reuters) — Les syndicats des secteurs public et privé grecs ont appelé hier à une nouvelle grève générale de 24 heures le 20 mai pour protester contre le projet de réforme des retraites, mesure clé du plan d'aide internationale de 110 milliards d'euros accordé à la Grèce. Les salariés du privé et du public devaient par ailleurs manifester à Athènes hier à partir de 18h00 à l'occasion d'un rassemblement censé donner le ton avant le grand débrayage de la semaine prochaine. "Nous rejetons le plan gouvernemental de réformes des retraites et notre réponse sera immédiate", a déclaré à la presse Spyros Papaspyros, président du syndicat Adedy, qui représente le secteur public. Le gouvernement du Premier ministre socialiste, George Papandréou, a présenté lundi un projet de loi prévoyant un report de l'âge de départ à la retraite et une réduction des avantages afin de résorber le déficit exponentiel du système des pensions. Ces dispositions font partie des engagements pris par la Grèce en échange du soutien accordé il y a dix jours par les Etats de la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI). La première tranche des prêts de la zone euro parviendra à Athènes d'ici au 19 mai, date à laquelle le gouvernement grec devra refinancer 8,5 milliards d'euros de dette. "Le FMI veut continuer à saigner les salariés. Ses remèdes sont un désastre et le gouvernement doit les rejeter", a déclaré Yannis Panagopoulos, président du Gsee, centrale syndicale du secteur privé. Cette nouvelle grève devrait entraîner un arrêt du trafic aérien à destination et au départ de la Grèce, mais également perturber les transports publics avec la fermeture de ministères et de services publics dans tout le pays. Les salariés grecs avaient déjà observé un arrêt de travail le 5 mai. Des manifestants avaient lancé des cocktails Molotov contre une banque d'Athènes, provoquant un incendie qui a tué trois employés, les incidents les plus graves depuis les émeutes de 2008.