Le nombre de réfugiés installés, à présent, dans le camp de transit Echoucha, dans la délégation de Ben Guerdane, a beaucoup diminué. Ils étaient plus nombreux, au début. Au fil des mois, certains ont été rapatriés, d'autres ont bénéficié de l'asile politique dans un pays d'accueil. Une troisième catégorie de réfugiés est en train d'être réinstallée dans des pays tiers, de temps à autre, parce que l'étude de leurs dossiers, au cas par cas, prend un peu de temps de la part du pays qui va les accueillir. Dans ce contexte, au mois de septembre dernier, le nombre de ceux qui ont quitté la Tunisie a atteint 295 dont 195 en Allemagne. Toujours dans le cadre de la réinstallation, les Etats-Unis ont déjà donné leur accord pour recevoir 1900 sur leur sol, avant le mois de février 2013. Mais, il y a également une autre frange qui préoccupe aussi bien le gouvernement tunisien que le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Elle concerne les individus acceptés, depuis longtemps, au camp d'Echoucha, pour des mesures humanitaires et qui n'ont pas le statut de réfugiés. Certains d'entre eux ont été repêchés de la mer alors qu'ils étaient en route vers l'Italie ( Harragas). D'autres n'ont pas de papiers d'identité ; et enfin les bébés nés au camp d'Echoucha. Quoi qu'il en soit, l'attente a beaucoup duré pour plusieurs réfugiés. Nous avons même appris que certains d'entre eux quittent le camp, chaque matin et à l'insu de l'Unhcr, paraît-il, pour se procurer un emploi à Ben Guerdane et retournent le soir à Echoucha. Les femmes travaillent dans les foyers et les hommes dans le bâtiment, l'agriculture, la mécanique... Des dizaines d'autres réfugiés observent pour la deuxième semaine consécutive un sit-in au bord de la route, sous les arbres, à Echoucha en signe de protestation vis-à-vis de l'Unhcr, nous dit-on. Ils brandissent des pancartes et revendiquent leur réinstallation quelque part, dans les plus brefs délais. Ils veulent ainsi faire pression sur l'Unhcr qui, selon eux, privilégie quelques nationalités aux dépens d'autres et ne traite pas tous les réfugiés sur un même pied d'égalité.