Comme il a été signalé à plusieurs reprises, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr) et le gouvernement tunisien font tout pour fermer, le plus tôt possible, le camp de transit Echoucha, dans la délégation de Ben Guerdane, qui abrite à l'heure actuelle 2.600 réfugiés environ, de différentes nationalités. Toutefois, plusieurs d'entre eux ont déjà bénéficié de l'accord de principe pour être réinstallés dans un pays tiers, dans les prochains mois, dont 1.900 aux Etats-Unis d'Amérique. Une autre frange de refugiés africains installés également sur le territoire tunisien préoccupe énormément l'Unhcr, les autorités et le Croissant-Rouge. Il s'agit des harragas qui ont été repêchés d'un port de pêche à Ben Guerdane. En effet, l'avenir de ces 34 Erythréens dont 7 femmes et une fille de 4 ans et 16 Maliens installés tous dans la maison des jeunes de Zarzis, depuis un mois et demi, devient incertain, à partir d'aujourd'hui, 1er novembre. Leurs dossiers ont été traités au cas par cas. Tous les Erythréens ont bénéficié du statut de réfugiés provisoires pour une durée d'une année. Pour le moment, ils ont été priés de quitter les lieux. Un montant de trois cents dinars va être remis à chacun d'entre eux pour leur permettre de se débrouiller au début, en plus d'une carte qui leur permettra de se déplacer librement sur tout le territoire tunisien. Le Croissant-Rouge a pris en charge, paraît-il, les 7 femmes et la fillette et leur a loué un appartement à Médenine. A propos des 16 Maliens, leurs dossiers sont en cours d'étude à présent. En attendant, on va fournir à chacun d'entre eux la même somme d'argent et une attestation valable pour une période de 6 mois. Les uns et les autres ont refusé l'offre et ne veulent pas déménager de la maison des jeunes. «C'est inhumain, ça ne doit pas se faire, vous allez nous jeter dans la rue ! On ne connaît personne et on n'a pas de quoi vivre», déclare l'un d'eux. D'autres souhaitent être transférés au camp d'Echoucha. Une demande complètement rejetée par l'Unhcr qui songe plutôt à la fermeture de ce camp. Taher, un Malien, confirme cette information : «D'ailleurs, il n'y a plus de restauration. On sert uniquement des casse-croûtes aux réfugiés, jour et nuit. Certains d'entre eux se déplacent à Ben Guerdane pour travailler n'importe quoi et manger, de temps à autre, un repas chaud», dit-il . «C'est un véritable problème qui se pose et on ne sait pas comment faire» ajoute M.Tajeddine Khénissi, directeur de la maison des jeunes. A noter que ces 50 individus ont passé la fête de l'Aïd dans une ambiance gaie. Un mouton a été sacrifié et une grande quantité de viande leur a été offerte par les voisins.