L'implication de plus en plus profonde des Algériens dans la lutte antiterroriste que mène la Tunisie aux frontières commence à porter ses fruits. Pourvu que le côté libyen en fasse de même Techniquement, on peut aisément dire que ce qu'il est convenu d'appeler «La bataille de Jebel Chaâmbi» est en train d'être gagné. Lentement, mais sûrement. Evidemment, il serait tout à fait absurde de crier tôt victoire, mais le bilan provisoire des arrestations et des saisies est loin d'être négligeable. Plus, pour un pays qui est à... ses premières dents de lait avec le terrorisme, ledit bilan peut même être qualifié de «flatteur». Autre signe non moins édifiant, la gestion des opérations sur le terrain ne cesse de gagner en efficacité, tranchant avec un début très difficile et truffé de revers ! Une meilleure maîtrise Passés les «cauchemars» des premiers jours de l'expédition, d'aucuns ont constaté, par la suite, un léger mieux qui ira crescendo, à la faveur d'une meilleure maîtrise de la situation. Celle-ci qui, hélas, tardait à se préciser, est due à la mobilisation, d'une ampleur inédite, de l'armada militaro-sécuritaire des ministères de l'Intérieur et de la Défense. Mobilisation doublée de l'usage massif d'une logistique et d'équipements électroniques sophistiqués. Dans la foulée, les deux ministères ont lancé sur le champ de bataille leurs meilleures troupes d'élite spécialisées dans ce qu'elles appellent dans leur jargon «l'intervention dans les situations critiques». Formés dans les écoles occidentales à la réputation internationale, les membres de ces troupes ont pu, en dépit d'un flagrant manque de compétition, rattraper le terrain perdu, en multipliant arrestations, saisies et actions de déminage. Le tout grâce à une meilleure synchronisation des efforts, d'une part, et à une exploitation judicieuse des renseignements collectés et mis à leur disposition, d'autre part. De l'autre côté de la frontière Si nos forces de sécurité et de l'armée sont désormais en train de baliser courageusement la voie de la victoire dans la bataille de Jebel Chaâmbi», elles le doivent aussi — faut-il le souligner — à l'apport précieux de nos voisins Algériens. Ces derniers, qui traînent une longue expérience en matière de lutte contre le terrorisme (contre zéro expérience pour notre pays), ont largement contribué, par un quadrillage plus massif des frontières, à resserrer davantage l'étau autour des jihadistes embusqués dans les grottes de Jebel Chaâmbi et qui tentaient désespérément de passer de l'autre côté de la frontière. Aux dernières nouvelles, les autorités algériennes, qui voyaient jusqu'ici d'un mauvais œil la vulnérabilité de nos frontières face aux incursions répétées des jihadistes d'Al Qaïda et des réseaux de contrebande, ont décidé de verrouiller le reste des frontières qui séparent les deux pays, dans une formidable stratégie de quadrillage qui touche quelque 900 kilomètres, du nord jusqu'à l'extrême sud, soit au dernier poste frontalier séparant la Tunisie, l'Algérie et la Libye. C'est que, dans les convictions de nos frères Algériens, toutes les régions montagneuses et forestières (pas donc seulement Jebel Chaâmbi) sont exposées à la menace terroriste. Un détail qui est, stratégiquement, d'une extrême importance. Ne pas en tenir compte serait alors le pire des scénarios. Cependant, si nous saluons «le plus» précieux et exemplaire de l'Algérie, on est toujours dans l'attente d'une implication plus profonde du côté libyen dans cette action commune entre les trois pays. Cela, «d'autant plus qu'il n'est pas exclu, nous chuchotent des sources sécuritaires bien informées, que les jihadistes puissent ouvrir d'autres fronts ailleurs pour dérouter l'''ennemi'' et, par là, protéger et assurer la fuite de leurs ''camarades'' en mauvaise posture». A bon entendeur...