«Perle commerciale» de la cité des roses, le marché municipal de la ville de l'Ariana vient de filer ses traditionnels habits ramadanesques. Déjà saturé en période normale, il devient, à chaque mois de Ramadan, carrément au bord de l'asphyxie. D'abord, à l'intérieur du site où on devient à l'étroit, en raison de la prolifération des étals anarchiques imposés par les vendeurs d'occasion et autres marchands ambulants. D'où une circulation pratiquement impossible et... des tonnes de déchets jalonnant le sol jusqu'à la rupture du jeûne! Quid du commerce parallèle Cette situation qui perdure a de quoi irriter ses nombreuses victimes dont les propriétaires et gérants des établissements commerciaux exerçant légalement à l'intérieur du marché. «Le commerce parallèle, s'indigne l'un d'eux, nous a rendu la vie impossible, en portant un coup dur à nos recettes». Pour une autre victime, «l'Etat ne se soucie guère de nos malheurs et semble, par exemple, ignorer que nous avons des crédits bancaires à honorer et des taxes municipales à payer régulièrement, contrairement à ces étals anarchiques qui continuent, comme par enchantement, à se la couler douce. Non, c'est proprement révoltant». Le client étant roi, M.S, 45 ans, femme au foyer, s'en balance. «Pour moi, lance-t-elle, le problème ne se pose pas, car c'est pour le plus offrant et surtout pour le moins nuisible à mon budget que j'opte». La municipalité de l'Ariana, en tant qu'arbitre entre les belligérants, a, quant à elle, opté pour la désescalade. Et cela en reportant à l'après-Aïd son raid décisif sur les étals anarchiques. «L'assaut final sera donné après Ramadan» promet le maire de la ville Karim Hlali qui tient à cette occasion à rassurer que «l'Hôtel de ville a pris une batterie de mesures préventives qui touchent aussi bien le marché municipal que ses alentours, avec des opérations de contrôle quotidiennes qui concerneront les volets commercial et sanitaire. Nos agents, que nous avons mobilisés pour les besoins de la cause, seront, c'est promis, omniprésents et chargés de carnets de P.V.». Sur la Place Sidi Ammar Le Ramadan arianais, c'est aussi et surtout la Place Sidi Ammar. Portant le nom d'un illustre imam du bon vieux temps, celle-ci se caractérise, chaque fois que le mois du jeûne s'amène, par une activité débordante générée par les multiples points de vente où sont écoulés les traditionnels produits ramadanesques prisés par les Arianais, toutes générations confondues, avec la part du lion pour le pain diari et les laitages (beurre, lben, fromages...). Ainsi est faite la Place Sidi Ammar. Pour l'éternité!