La composition de l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire est enfin révélée. On attend maintenant ce qu'elle fera pour les mutations, les promotions et les recrutements des nouveaux magistrats L'Instance provisoire de l'ordre judiciaire (Ipoj) est enfin là. A la suite de l'élection, mercredi 10 juillet, par les constituants de ses cinq membres non magistrats, la composition définitive de l'Ipoj est révélée au public et son président Brahim Méjri, premier président de la Cour de cassation, est finalement connu. Composée de vingt membres dont cinq sont désignés ès qualité et cinq n'appartenant pas au secteur de la magistrature mais élus tout de même par les membres de l'Assemblée nationale constituante, l'Instance se compose comme suit : Cinq magistrats désignés ès qualité. Il s'agit de Brahim Riahi, premier président de la Cour de cassation désigné président de l'Ipoj, Ridha Ben Amor, procureur général près la Cour de cassation, Mohamed Hédi Ben Cheikh Ahmed, procureur général, directeur des services judiciaires, Khaled Bannak, inspecteur général auprès du ministère de la Justice, et Nouri Ktiti, président du Tribunal immobilier. Quant aux magistrats au nombre de dix élus dimanche dernier par leurs collègues, on note la présence des trois degrés. D'abord, Khaled Ayari, Wassila Kaâbi et Leïla Ezzine, représentant les magistrats appartenant au 3e degré. Ensuite pour représenter le deuxième degré, siégeront les magistrats Mohamed Romdhani, Moufida Mahjoub et Youssef Bouzakher. Quant aux magistrats du premier degré, ils seront représentés par Faouzi Maâlaoui, Yosra Hamdi, Oualid Melki et Sofiène Sliti. Parmi les cinq membres élus par l'ANC, on distingue trois enseignants universitaires : Abderrazak Al Mokhtar, Abdelkader Fathallah et Sonia El Euch. Les deux autres membres Mourad Kenani et Sami Jerbi sont également enseignants universitaires mais exercent en parallèle la profession d'avocat. Le mouvement des mutations en point de mire Et comme prévu, l'Association des magistgrats tunisiens (AMT) présidée par Kalthoum Kennou a déjà appelé, dans un communiqué dont une copie est parvenue à La Presse, «les ministères concernés à prendre les dispositions nécessaires afin que l'Instance dispose d'un siège, des crédits nécessaires pour son fonctionnement et que lui soient fournis les documents nécessaires à l'examen, dans les plus brefs délais, du mouvement de mutation, de promotions et de recrutement des nouveaux magistrats». L'AMT n'a pas manqué de saluer «l'Ipoj en tant que première instance indépendante dans l'histoire de la magistrature tunisienne» et d'exprimer son espoir de la voir «rompre avec l'hégémonie du pouvoir exécutif sur les affaires de la magistrature». Quant au Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) présidé par Raoudha Laâbidi, il garde toujours le silence, lequel traduit ses positions puisque le SMT est encore d'avis que l'Ipoj n'est pas une instance indépendante et que la loi l'ayant créée n'a pas répondu aux ambitions et aux attentes des magistrats.