Il fallait s'y attendre : la municipalité de l'Ariana, jusque-là pratiquement impuissante face au développement galopant du phénomène des étals anarchiques, a enfin réagi. En effet, sortant de sa... torpeur, sommée par tout le monde de prendre le taureau par les cornes, elle vient de réaliser «l'exploit» (c'en est vraiment un) de déloger pas moins de dix étals anarchiques après avoir réussi au prix de beaucoup de patience et de «diplomatie», à convaincre leurs propriétaires de la nécessité de déménager «dans les règles de l'art» pour éviter de se faire éliminer de force... Le plus dur reste à faire Ainsi, l'Hôtel de Ville a-t-il gagné la première manche d'un combat dont les prochains rounds s'annoncent toutefois chauds et probablement heurtés. En effet, ladite municipalité, qui a tout intérêt à ne pas céder à l'euphorie après le gain de ce «first half», n'est pas sans savoir que le plus dur reste à faire, et cela pour au moins trois raisons, à savoir : -Primo : très nombreux sont les étals anarchiques encore en exercice. - Secundo : la plupart des tenanciers de ces étals n'ont pas réussi à s'intégrer dans la vie active. Le maire de la ville en sait quelque chose. Lui qui a failli être... agressé, l'année dernière «at-home», par une horde de propriétaires d'étals anarchiques en colère après avoir été sommés par la municipalité de déménager ! - Tertio : on sait que ce phénomène a lourdement porté préjudice à l'activité des établissements commerciaux fonctionnant légalement à l'intérieur et autour du marché municipal. D'où la détermination des propriétaires de ces établissements à maintenir la pression sur les autorités régionales et locales afin de les pousser à en finir une fois pour toutes avec un «malheur» qui leur a rendu la vie difficile. D'ailleurs, l'un d'eux n'a pas caché l'intention de lancer un nouveau sit-in, suivi d'une grève si la situation venait à perdurer. Promesse de sévir Entre-temps, la municipalité de l'Ariana serait, apprend-on, en train d'affûter ses armes en prévision d'une descente de police qu'on dit imminente et musclée à l'encontre de ces étals anarchiques. «Effectivement, la descente est pour bientôt», nous confirme le maire de la ville, Karim Hlali, qui fait état de «grands préparatifs pilotés par le gouverneur de la région avec l'étroite collaboration de la mairie et du district de la sûreté de l'Ariana». Acceptons-en l'augure et... prions pour que la prochaine «opération coup de poing» ne s'achève pas en queue de poisson, et que la deuxième manche soit la dernière et nous épargne le recours au... temps additionnel...