Des sons plus que des musiques, des couleurs plus que des images, des rythmes se sont enchaînés sans jamais se lasser ni se casser... Mardi soir, après avoir donné le coup d'envoi de la semaine culturelle iranienne en Tunisie — qui se tient du 14 au 19 octobre au Palais Abdellia de La Marsa — en inaugurant l'exposition collective d'artistes et artisans iraniens, M. Mourad Sakli, ministre de la Culture, accompagné de M. Ali Hanta ministre de la Culture et de l'Orientation en Iran, l'ambassadeur iranien en Tunisie et nombre d'invités diplomatiques se sont déplacés au Palais d'Ennejma Ezzahra pour signer deux accords de coopération culturelle bilatérale entre la Tunisie et l'Iran. Le premier accord concerne le domaine de la traduction et de l'édition. Il comporte plusieurs articles relatifs à la traduction des livres tunisiens en langue persane et vice-versa. Il s'agit également de faciliter l'échange d'étudiants entre les deux pays. Quant au deuxième accord, il a été signé entre le Centre des musiques arabes et méditerranéennes et le Centre national de la musique de la République Islamique d'Iran. Il vise à consolider la coopération bilatérale dans les secteurs de la musique et de la musicologie. Un événement important puisqu'il permettra la coopération entre artistes et chercheurs tunisiens et iraniens, favorisera l'échange fructueux entre les deux peuples et consolidera davantage les rapports socioculturels entre les deux pays. Suivi de la cérémonie officielle d'ouverture, un concert de musique a été dignement assuré par la Troupe de musique traditionnelle iranienne «Siraj». On sait que ce sont des musiciens émérites et des chercheurs dans l'art de tirer des sons, toute une philosophie. Le rythme ici est roi, qui ne cherche pas à mener vers un climax comme dans les tambours japonais ou les percussions africaines mais se déploie comme un train aux innombrables wagons, un serpent à transformations. Impossible de l'attraper mais facile de l'admirer. Chaque instrumentiste s'empare d'un thème , ou plutôt d'une impulsion, et la lance en l'air avec mille variantes. Des sons plus que des musiques, des couleurs plus que des images, ont tourné dans l'air du soir, des rythmes se sont enchaînés sans jamais se lasser ni se casser. Des chansons perses s'enchaînent aux rythmes du Setâr, du Santûr, du Ney, du târ, du daf et du tombak. Des instruments typiques aussi intrigants les uns que les autres. Ensemble ou en solo, les musiciens nous ont permis de voyager à travers leur pays en explorant la spécificité et la musique traditionnelle de chaque lieu. On découvre alors une musique riche, chaude, et d'une énergie vibrante, avec une abondance incroyable de rythmes qui puisent leur originalité dans les racines profondes d'une culture millénaire. De quoi ravir un parterre déjà conquis dès la première note! Rappelons que la Troupe se produira demain soir (17 octobre) au Théâtre municipal de Sousse à partir de 18 heures.