Nouveau couac pour les Aigles, incapables hier de conserver une avance pourtant méritée Après le dernier quart d'heure cauchemardesque d'Oita, vendredi dernier, face au Japon, les arrêts de jeu mortifères hier devant la Chine, à Nanjing. La mini-tournée dans le Sud-Est asiatique était décidément née sans une mauvaise étoile. Certes, au niveau du jeu et de la manière, il y avait hier un léger mieux, les Aigles paraissant plus compacts et rapides, avançant leur bloc et jouant plus franchement leurs chances offensives. D'ailleurs, en plus du tant décrié décalage horaire dont ils ont sans doute fini par surmonter les effets anesthésiants, le turnover auquel procéda le coach national apporta fraîcheur et envie quand bien même l'absence du playmaker Yacine Chikhaoui, pas totalement rétabli de sa blessure, a été de nouveau ressentie. Des changements s'imposaient en effet après le revers essuyé devant le Samourai bleu, et ils vinrent essentiellement sous forme d'une mise à l'écart d'un troisième pivot, Nater, au bénéfice d'un Gouida au tempérament offensif. La moitié du onze de base étant remaniée, la formation expérimentale alignée contre la Grande muraille (surnom de la sélection chinoise) a été trahie par des erreurs individuelles décisives : le penalty gâché par Khelifa qui aurait pu tuer le match, et la bourde de Ben Mustapha qui amena l'égalisation de Yu Dabao. Défense : une bourde qui coûte cher Le leader de l'arrière garde Abdennour livra une heure moins flamboyante que trois jours plus tôt, mais il sut se maintenir à un bon niveau. Hannachi (remplacé par Mathlouthi 44') et Dhaouadi (relevé par Ben Youssef 55') ont payé le tribut des blessures, alors que Yaâkoubi, rentré à la 60' se signala, par une intervention énergique (78') sur laquelle se blessa son gardien. Haddadi, le plus offensif de l'arrière-garde, eut le mérite d'adresser un centre impeccable au 2e poteau sur le but tunisien. Mais c'est surtout le keeper Ben Mustapha qui doit se mordre les doigts pour la faute de main sur un coup franc anodin à la 3' du temps additionnel qui priva la Tunisie d'une victoire qui lui semblait promise. Milieu : ascendant tunisien Ratissage du terrain, récupération et anticipation dont se chargèrent plutôt avec bonheur Ragued et Sassi qui couvrirent également les latéraux, Khelifa et Ben Hatira (relevé à la demi-heure par Moncer) sur les ailes et Gouida en soutien de Khemissi : la formule aurait dû générer une meilleure efficacité sans le penalty raté en deux temps par Khelifa et l'occasion nette jetée au vent à la 90' par Gouida dont on a pu apprécier le dynamisme et le grand volume du jeu. La ligne médiane tunisienne bénéficia du laxisme et des espaces cédés par l'adversaire pour prendre très souvent l'ascendant. Attaque : les appels de Khenissi Khenissi fit beaucoup d'appels. Il eut deux belles opportunités (35' et 71') pour concrétiser ses bonnes intentions de s'intégrer dans un dispositif où Khelifa vient souvent se recentrer pour créer le surnombre. Omrani, aligné à la 90' ne peut être jugé. Bref, une sortie qui résume les grands regrets que laisse l'expédition asiatique. La sélection nationale n'a pas montré qu'elle progresse par rapport à sa dernière campagne africaine, et ajoute aux questions lancinantes sur les mille et une difficultés qu'elle éprouve pour décoller...