Pour espérer retrouver le Maroc au prochain tour, les moins de 23 ans doivent sortir le grand jeu au Soudan et exprimer une plus grande rigueur défensive. Dimanche prochain à Al-Ubayyid, au centre du Soudan, les Aiglons vont devoir défendre leur maigre mais importante avance d'un but (1-0) contre les Faucons de Jediane. Le sélectionneur Maher Kanzari assure que ses hommes ne vont pas adopter une attitude strictement défensive car ils ne savent pas le faire et promet de jouer le jeu. «Nous n'irons pas très loin si d'aventure nous prônons une attitude défensive et subissons le jeu. Au contraire, on devra se battre et jouer toutes nos chances», insiste-t-il. En fait, la sélection olympique risque de vivre une chaude réception face à des Soudanais qui auraient pu prendre l'avantage samedi dernier à Radès sur la frappe de Mohamed Fadhel renvoyée, à la 40e minute, par la transversale. Mais il est clair qu'elle ne peut que se bonifier au fil des rencontres officielles, par l'effet de la compétition. Elle en manque cruellement, alors que le Soudan avait déjà joué des matches aux Jeux Africains l'hiver dernier, et a rencontré l'Ethiopie et l'Afrique du Sud aux tours précédents de la CAN U23 qualificative aux JO. En plus de la forme très moyenne de certains joueurs qui ont manqué de rythme et de présence, à l'image d'Adem Rejaibi, Walid Hasni et Driss Mhirsi, remplacé au bout de la première période par Seif Jaziri, les Aiglons n'ont pas trouvé leurs repères, le bloc peinant à s'installer. La plus grosse difficulté a trait à la concrétisation: il manqua longtemps aux copains de Ali Machani un attaquant-finisseur genre Hazem Haj Hassen, écarté des 18 pour ce match. L'avant-centre de Bordeaux faisait jadis le bonheur de la sélection cadette drivée par Abdelhay Ben Soltane, apportant une solution aux soucis de concrétisation. Depuis, il ne sut visiblement pas s'imposer au palier supérieur, que ce soit avec les juniors ou les Olympiques. Pourtant, avec un Elyès Jelassi clairvoyant et inspiré, à l'image de son ouverture lumineuse sur l'unique but, œuvre de Slimène Kchok, la sélection olympique a trouvé un dépositaire du jeu qui a vite imposé sa personnalité et sa classe. La ligne d'attaque a toutefois manqué cruellement au premier half d'un finisseur, aussi bien Rejaïbi, Ounelli et Mhirsi que Sassi (intégré dans la dernière demi-heure) ne possédant pas ces caractéristiques. La rentrée de Seif Jaziri, un avant-centre classique, après la pause a d'une certaine manière ouvert les espaces. Davantage de repères en défense Dans une deuxième manche où, qu'on le veuille ou pas, les nôtres vont devoir la plupart du temps défendre, le staff technique serait inspiré de renforcer le flanc droit où Walid Hasni, le joueur prêté par Vicenza à Monza, parut avant-hier à la peine. De plus, dans l'ambiance que l'on peut aisément imaginer, Kchok a tout intérêt à se montrer moins nerveux, l'arbitrage ne lui passant cette fois aucun excès de comportement. Quoique les coéquipiers de Khalil Seddik n'ont pas franchement impressionné, le Soudan peut être métamorphosé et nettement plus dangereux d'autant que le sélectionneur Mohamed Mohieddine Ettiba sait que ses hommes bénéficient d'un plus grand vécu. Il faudra à Kanzari et son staff remédier à la fragilité et parfois même le manque de complémentarité de l'arrière-garde. Déjà, la moitié du chemin a été faite puisque les Aiglons n'ont pas concédé le moindre but à Radès. Le reste tient à leur courage et au métier qu'ils ont acquis au sein de leurs clubs où ils sont alignés régulièrement. Un autre contexte où ils auront davantage d'espaces les attend.