Confirmant la tradition tunisienne qui estime que la présence continue des hommes dans les maisons ne plait pas beaucoup aux femmes, des citoyens nous ont dit avoir constaté, en effet, ces derniers jours, des excédents d'énervement et une plus grande fréquence des petites scènes de ménage sans raisons apparentes, dont la cause profonde ne pouvait être que ce contact continu auquel les conjoints se sont trouvés « condamnés », suite au confinement général lié au coronavirus. D'autres, par contre, ont dit que ce fut plutôt une occasion de retrouvailles familiales et d'affermissement de l'intimité conjugale érodée auparavant par le travail et la rue. Selon la tradition tunisienne, les hommes dans la maison ont tendance à s'immiscer dans la conduite des tâches ménagères et à multiplier les remarques, ce qui gène énormément les femmes pour qui la maison est leur espace vital. Aussi, les femmes, en général, supportent d'être à la maison, mieux que les hommes, car, elles peuvent y trouver toujours une occupation utile, outre que la femme, chez nous du moins, préfère davantage la compagnie de la femme, à cause, peut-être, de sa situation sociale dans le passé. Le sujet n'a pas été assez évoqué par les spécialistes, notamment en ce qui concerne la gestion des relations intimes, en raison des réserves dont la question des rapports conjugaux est toujours et partout entourée. En effet, dans de telles circonstances, on ne sait pas si c'est le confinement en tant que tel qui est la cause, ou c'est plutôt le réveil de la tendance naturelle à l'agressivité, ancrée chez les hommes mâles, au point qu'à en croire les historiens, des femmes, à l'image de celles appelées Amazones, avaient préféré, autrefois, vivre en sociétés exclusivement féminines.