Mory Kanté a tenu une conférence de presse mardi dernier, à l'Hôtel Africa, quelques heures avant son concert à Carthage. Une rencontre où l'artiste a tout révélé sur la musique africaine, sa vie, son parcours et ses projets, en répondant jovialement et non sans humour aux questions des journalistes. Il a passé en revue sa carrière musicale ; il parla d'abord de ses débuts en Guinée, son pays natal, quand il apprit à jouer du balafon (instrument à percussion), de son départ à l'âge de 15 ans à Bamako où il devint un griot, membre de la caste des poètes musiciens itinérants qui transmettent des traditions orales, en Afrique de l'Ouest dont son grand-père était un chef spirituel. Ensuite, il évoqua les genres de musiques qu'il a découverts au cours de ses voyages à travers les pays d'Afrique et dans le monde et de son passage par plusieurs troupes comme « the Apollos » et « the Rail Band ». Il s'installa ensuite à Abidjan en 1978 et décida de donner aux instruments traditionnels, la place de choix dans sa musique africaine. Son instrument préféré est la kora, (sorte de luth africain) dont il ne se sépare jamais. En 1984, il voyagea à Paris où il enregistra plusieurs albums et participa à des tournées en Europe. Il informa les assistants de son voyage en Amérique où il travailla en tant que musicien pendant quelques années mais ne tarda pas de rentrer au pays natal à cause de sa mère restée seule et qu'il aime tant. Il a ensuite évoqué sa désignation par l'ONU comme ambassadeur pour aider à lutter contre la faim et la pauvreté dans le monde. « Un homme qui a faim n'est pas un homme libre », a-t-il déclaré. Il a enfin parlé de ses projets culturels et sociaux qui consistent en la réalisation d'une grande cité musicale aux alentours de Conakry pour la promotion de la musique africaine. Le projet comporte un centre de formation des jeunes dans les instruments traditionnels de l'Afrique, un théâtre et un hôtel.