Le business grandissant de l'alimentation fait saliver les commerces durant ramadan. Pour certains jeunes, ce mois sacré est la saison des vacances et des évasions salutaires, d'autres saisissent l'opportunité de ramadan pour improviser un job qui leur permettra de préparer la saison scolaire. Ces métiers occasionnels fleurissent sur nos marchés en cette période ramadanesque. Ils drainent du monde dans nos marchés. Un type d'activité enracinée dans la tradition et ancrée dans les habitudes de nos jeunes. Une virée du côté de nos marchés municipaux nous permet de constater que ces petits boulots ne cessent de se multiplier au fil des jours. A l'entrée du marché ou dans la place centrale, quelques tabourets suffisent pour permettre à des jeunes à s'adonner à ce commerce saisonnier. Ces activités du Ramadan sont certes saisonnières, mais génératrices de revenus non négligeables. Le marché connaît une animation particulière entre midi et 16h. Il foisonne alors de gens prêts à vous offrir des légumes, des fruits, des œufs, des pâtes, des malsoukas…. Des jeunes en vacances profitent de l'occasion pour se faire un peu d'argent durant ce mois sacré. Parmi ces petits emplois, on trouve le vendeur des malsoukas. Néjib, un jeune lycéen aide chaque ramadan ses parents à vendre les malsoukas fabriqués à la maison « C'est devenu une habitude. Chaque ramadan, je me pointe dans ce marché pour vendre des malsoukas Diari faits par ma mère. Cela me permet de gagner un peu d'argent surtout que la rentrée scolaire approche ». Sayda qui a réussi, habilement, à se frayer une place au milieu de cette foule de vendeuses de malsoukas est très occupée par son business « C'est la saison. Mon commerce marche à merveille. J'ai réussi à fidéliser mes clients. C'est dur avec cette chaleur estivale mais on n'a pas de choix si on veut subvenir aux besoins de nos enfants ». Il faut dire que les gens se ruent vers elle et s'arrachent ses délices à n'importe quel prix. D'autres jeunes se transforment, à l'occasion de ce mois sacré, en vendeurs de légumes. Ils proposent une grande variété d'articles qui s'adaptent à Ramadan dont notamment le persil, les céleris, les carottes, les tomates, les piments. Chaque jeune, assis à même le sol, vante pour le mieux sa marchandise à des prix abordables. Najeh qui se ravitaille auprès d'un fellah du coin emmène ses produits chaque matin au marché. « Je cherche souvent un endroit stratégique pour repérer ma clientèle et proposer mes légumes frais. Je passe 5 à 6 heures par jour et je ne rentre chez moi que lorsque j'ai tout vendu » nous dit-il. Pas plus loin, des vendeurs de Tabouna. Là des jeunes se disputent pour attirer la clientèle. « Ce commerce marche très bien. Chaque ramadan, je me prépare pour ce métier. Je me lève de bonne heure et je mets beaucoup de temps à préparer mes pains. A 15h00 je me dirige vers la grande place du marché pour écouler ma production » Impossible donc de ne pas voir son couffin de tabounas, toutes chaudes et bien raffinées. Mohamed Ali un jeune étudiant a du mal à vendre ses pains. « J'attends, nous dit-il, l'arrivée des clients. Ils sont exigeants et veulent acheter à des prix bas. C'est difficile vu la concurrence »avoue-t-il. A de lui côté, un autre jeune a l'air gai « J'ai tout vendu. Il me reste deux tabounas. Je suis bien coté sur le marché. Dans une heure je dois rentrer chez moi mais je ne dois pas oublier d'acheter des fruits pour ma famille ». D'autres jeunes proposent du «nwasser», «hlalem» « friks » des ingrédients incontournables pour la préparation de plats typiquement tunisiens. « Ma mère les prépare et cela me permet de gagner de l'argent tout en aidant ma famille » Ramadan est ainsi l'occasion, pour les jeunes de gagner un peu d'argent dans les boulangeries et les commerces de zlabia et des épices. Bref, durant ramadan, les idées ne manquent pas, pour nos jeunes pour pouvoir décrocher un petit gain. Des gagne-pains occasionnels certes mais d'un grand apport pour aider leurs parents et subvenir à leurs besoins.