Oui, le roman tunisien existe bel et bien ; cela fait dix-sept ans déjà que les prix littéraires « Comar d'Or » s'escriment à vous, le répéter, inlassablement, d'année en année, en égrenant, à chaque fois, la liste des titres qui viennent postuler pour le concours littéraire, le plus convoité sur la place publique depuis sa création, mettant ainsi à l'honneur, un genre, lequel donné pour facile, n'en a pas moins découragé, plus d'une vocation, sachant qu'il obéit à des codes intrinsèques, dont la maîtrise échappe parfois aux plus irréductibles, qui choisissent alors l'esquive ou la fuite en avant, pour autant, le roman tunisien sous nos latitudes qu'il soit d'expression française, ou arabe, ne s'est jamais aussi bien porté que ces dernières années, suscitant des passions nouvelles et « boostant » une production laquelle n'en revient pas de l'avoir échappé belle. La révolution et l'après-révolution n'ont pas tué le rêve dans l'œuf. Et la nouvelle floraison en lice pour les Comar d'Or, vient, en quelque sorte, prendre le pouls névralgique du pays, en en traduisant toutes les pulsations. Mais, à quoi pensent nos romanciers ? pour le découvrir, il faut tâcher de les lire, illico-presto. Dans la foulée d'un prix littéraire qui affiche une santé éclatante, la quantité, engendrant forcément la qualité. Et dix-sept ans, c'est un bien bel âge : celui de toutes les promesses. La vie est à croquer à belles dents, et les mots pour le dire, empruntent mille et un chemins de traverse, pour vous raconter, la vie, la mort, l'espoir, l'amour, la quête de la liberté et de la dignité, dans un pays en pleine mutation. C'est, n'est-ce pas, le ton qui fait la musique, et le chef d'orchestre qui en a arrangé la partition vous le dira, aujourd'hui, comme hier, la passion de lire, ne s'improvise pas. Mais, il faut la cultiver, comme l'on tient à la prunelle de ses yeux. Les Assurances « Comar », dont il tient toujours les rênes, lui voudront toujours notamment, d'avoir « humanisé » une entreprise où les chiffres priment, mais ne sacrifient pas l'essentiel. La culture y est souveraine et le livre, roi. M. Rachid Ben Jemaâ n'aime pas qu'on parle de lui, mais il s'en remettra. Il faut bien rendre à César… Ce soir, sous les lambris prestigieux du Théâtre municipal de Tunis, et sous le patronage du ministre de la Culture, se tiendra la cérémonie de remise des prix « Comar d'or », avec, en guise de cerise sur le gâteau, une soirée tarab avec la Troupe El Farabi, et la participation de la cantatrice Dorsaf Hemdani. Bien du plaisir en perspective ! Quant aux heureux élus, eh bien, ils seront heureux ! Et nous avec…