Un vote historique a mis fin jeudi à 13 ans de pouvoir de la gauche au Brésil, avec la suspension par le Sénat de la présidente Dilma Rousseff au profit de son vice-président Michel Temer, plongeant le géant d'Amérique du sud dans l'inconnu. Le nouveau président en exercice, âgé de 75 ans, a annoncé qu'il allait dès jeudi « investir les ministres » de son gouvernement, axé sur le redressement économique. Il s'adressera à la nation dans la journée depuis la présidence, accompagné de son futur ministre des Finances Henrique Mereilles, selon le site d'information UOL. « La chance de Temer », titrait le quotidien O Estado de Sao Paulo. « Maintenant c'est Lulia! », s'amusait le journal populaire Carioca O Dia en jouant sur l'état-civil complet du vice-président Michel Miguel Elias Temer Lulia et le diminutif du prédécesseur de Mme Rousseff, Lula (2003-2010). Dilma Rousseff, dont le mandat de présidente a été suspendu temporairement jeudi, a appelé jeudi les Brésiliens à se mobiliser contre le coup d'Etat dont elle se dit victime, dans sa première déclaration après le vote historique du Sénat. En pleine tourmente, le géant émergent d'Amérique latine tourne la page de 13 ans de gouvernements du Parti des travailleurs (PT), ouverte en 2003 par Luiz Inacio Lula da Silva, qui a présidé au boom socio-économique brésilien des années 2000.