Les rencontres chorégraphiques de Carthage vous propose le dimanche 02 mai à la salle le 4è art le spectacle de David Wampach « Batterie » à 18h00. Les rencontres chorégraphiques de Carthage vous propose le dimanche 02 mai à la salle le 4è art le spectacle de David Wampach « Batterie » à 18h00.
Résumé L'ironie, le sourire entendu, voire légèrement sarcastique sont des nuances de l'humour qui paraissent tellement fines que seule la parole à la réputation de les savoir porter. David Wampach est pourtant un chorégraphe du sourire en coin et de la dérision en demi-teinte. Avec une apparence de sérieux dont il ne se dépare jamais, il construit ses pièces comme de petites machineries à l'abord docte voire un brin sentencieuse. Ainsi Bascule (2005) la première de ses créations à vraiment donner de la visibilité à ce jeune chorégraphe arrivé sur le tard à la danse après s'être lancé en médecine. Les trois interprètes y semblent habillés qui ne le sont pas –les corps sont teintés mais nus- la pièce affiche des atours glacés –pandrillons noirs et blancs, musique sourde et déconnectée de toute relation à la danse- mais ne tourne qu'autour d'une redécouverte de la chair. C'est un peu la même chose avec Quatorze (2007) où le jeu sur la nudité qui ne l'est pas, la sensualité qui ne l'est pas non plus, induit un regard vaguement égrillard qui débouche sur du vide. Ce quatuor est à peu près aussi érotique qu'un épisode des bizounours même si les protagonistes nous font en permanence croire le contraire. C'est bien la manière Wampach. Mettre beaucoup de science à construire une machine à faire croire et venir ensuite sourire de cette méprise. C'est raffiné et s'apparente à une démarche à la Duchamp mais sous le jour de ce qu'affirmait Forsythe : « bienvenu à ce que vous croyez voir ». C'est un humour plus qu'au second degré, mais cela peut être redoutable. Plus expansif, dans Batterie (2007), la moquerie prend un jour encore plus futée. Deux carrés cernés de blancs au sol. L'un pour un batteur et son (ses) instrument, l'autre pour un danseur. Ils ne se touchent pas, ne partagent rien, ne luttent qu'à peine. Mais il s'agit de savoir qui bouge le plus… Et partant, des deux, celui qui serait le plus légitimement danseur.