Des organisations et associations nationales ont publié un communiqué conjoint, le 18 juillet 2020, dénonçant les campagnes de menace et l'atteinte flagrante aux libertés d'expression, de presse, de conscience et de manifestation, pourtant garanties par la constitution tunisienne et les traités internationaux. Elles ont également dénoncé les appels de certains blocs parlementaires "extrémistes" au rétablissement de la peine de mort. Les organisations et associations signataires ont condamné toutes les tentatives visant à l'exécution de la peine de mort contre les opposants qui ne partagent pas leur point de vue ou qui ont des divergences d'opinion avec le mouvement Ennahdha. "Cela a eu lieu à plusieurs reprises dont la dernière remonte au 16 juillet 2020 lors d'une déclaration prononcée par le président de la Coalition Al Karama, Seif Eddine Makhlouf. Les signataires rejettent ainsi toutes les tentatives de remise en cause du moratoire sur les exécutions, en vigueur depuis 1991, parce qu'elles vont à contre-courant de l'Histoire et de son évolution et qu'elles violent et compromettent le droit à la vie, qui constitue, comme le définit la Déclaration universelle des droits de l'Homme et l'article 22 de la constitution tunisienne, un droit fondamental et premier.
Ces organisations ont considéré que l'appel au meurtre et à l'exécution fait partie d'un projet d'extrême droite qui est hostile à l'instauration du système des droits humains et s'oppose à la civilité de l'Etat et la souveraineté de la loi. Ce qui aurait pour effet non seulement d'infliger la peine de mort, mais aussi de justifier et de faire appliquer la torture et d'autres violations de la dignité humaine. "Les membres de ces blocs parlementaires, qui se consacrent à la défense des mouvements terroristes, à la justification de leur violence et à la propagande pour leurs réseaux suspects et leurs associations douteuses, n'éprouvent aucun scrupule à appeler, dans l'enceinte parlementaire, à l'exécution de la peine de mort contre les opposants qui ne partagent pas leur point de vue", relèvent les signataires.
Ce communiqué intervient, notamment, en réponse aux propos de l'élu Al Karama, Seïf Eddine Makhlouf qui avait déclaré au Parlement que Abir Moussi doit être condamnée à la peine de mort.
Parmi les organisations et associations signataire on cite, entre autres, la Coalition tunisienne contre la peine de mort, l'Association tunisienne des femmes démocrates, la Ligue tunisienne des droits de lHomme, l'Organisation contre la torture en Tunisie et le Syndicat national des journalistes tunisiens.