Trois blocs parlementaires, le bloc démocrate, le bloc de la réforme nationale et le bloc de Tahya Tounes, ont mis en garde, dans un communiqué conjoint daté de ce mardi 28 juillet 2020, contre toute tentative de faire échouer la séance plénière de retrait de confiance du président de l'Assemblée des représentants du peuple Rached Ghannouchi prévu le 30 juillet courant. Ces blocs parlementaires ont appelé, dans ce cadre, la présidence du Parlement à prendre ses responsabilités lors de la gestion de la séance et au respect total du règlement intérieur. Ils ont profité de l'occasion pour condamner les pressions exercées sur certains élus pour influencer leur vote. Et de soutenir que les appels au retrait de confiance à Rached Ghannouchi sont dus au cumul des erreurs de gestion et les dépassements de ses prérogatives, ce qui a engendré un blocage des travaux de l'assemblée en plusieurs occasions outre une détérioration du climat au sein même du Parlement. Les trois blocs assurent, en outre, que leur demande n'a aucune motivation idéologique ou politique.
Les blocs démocrate, de la réforme nationale et de Tahya Tounes ont exprimé leur volonté à rendre la dignité et la crédibilité des institutions législatives et à les faire sortir de l'état de confusion et de chaos dans lequel elles sont tombées. L'objectif étant de leur permettre de jouer pleinement leur rôle constitutionnel et national. Ils appellent tous leurs confrères députés à accomplir leur devoir, à sonder leur conscience et à favoriser l'intérêt national en cette période délicate que traverse le pays.
Plus tôt dans la journée la députée et assesseure chargée de l'information et de la communication à l'assemblée des représentants du peuple, Nesrine Laâmari, avait affirmé que le mouvement Ennahdha est en train d'effectuer des pressions importantes ainsi qu'une guerre psychologique sur les élus progressistes quelques heures avant la séance plénière d'examen du retrait confiance à Rached Ghannouchi. En effet le 24 juillet dernier, le président du parlement Rached Ghannouchi avait annoncé sa décision de se soumettre lui-même au renouvellement de confiance pour poursuivre - ou non - ses fonctions à la tête du Parlement, et ce, pour mettre fin à toute la polémique à ce sujet. La date choisie pour la séance plénière est le 30 juillet courant, soit la veille de l'Aïd. Un choix qui n'est pas anodin, Mme Laâmari estimant que l'objectif étant de s'assurer de l'absence du maximum d'élus des régions pour faire échouer la plénière. Le 13 juillet dernier, une motion de retrait de confiance à Rached Ghannouchi a été déposée au bureau de l'Assemblée des représentants du peuple. Elle a collecté plus de 73 signatures, celles des élus d'Attayar, du mouvement Echaâb, de Tahya Tounes, du bloc de la Réforme, du bloc national et quelques indépendants.