L'avocate Nesrine Gorneh a indiqué avoir été agressée violemment par des policiers hier 4 août 2020, dans un poste de police, alors qu'elle était en train d'assister son client lors d'un interrogatoire. "J'ai discuté, avec le chef de la police, concernant le manque de respect des procédures d'audition de mon client. Mais, le chef de la police a refusé d'ouvrir une enquête à propos de la plainte de mon client et m'a viré de son bureau", a raconté Me Gorneh dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. "Les policiers m'ont agressée violemment (notamment au niveau de la tête). De plus, leur chef a confisqué ma carte professionnelle", a-t-elle encore ajouté. Cette agression a suscité l'indignation des internautes, qui ont dénoncé la violence policière et la trangression des droits humains.
Le 2 février 2016, le Parlement a, rappelons-le- adopté la loi n° 2016-5 (loi n° 5), qui accorde l'accès à un avocat dès le début de la mise en détention. Ce texte est devenu loi le 1er juin de la même année. Il fixe le principe général selon lequel tous les suspects placés en garde à vue ont le droit de consulter un avocat avant leur interrogatoire par la police et de bénéficier d'une assistance juridique lors de chaque séance d'interrogatoire. La présence d'un avocat lors des interrogatoires garantit, en effet, l'intégrité des procédures pénales et soutient le droit du suspect à une défense efficace. Jusqu'où peut aller l'impunité policière ? Tant que les lois ne s'appliquent pas et que de graves violations des droits humains ont lieu, comme au temps de la dictature.