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Par Abdelaziz Gatri : Avocats, policiers, magistrats, Kamour, Metlaoui... À quand un sursaut de l'Etat ?
Publié dans Tunisie Numérique le 16 - 10 - 2020

Le 4 aôut dernier, maître Nesrine Garneh, avocate de son état, s'est présentée au poste de police d'El Mourouj 5 pour assister l'un de ses clients lors de son interrogatoire, selon ses dires. Tout se passe bien, jusqu'à ce qu'elle constate que les procédures d'audition n'étaient pas respectées par les enquêteurs, et elle n'a pas manqué de le leur faire savoir.
Après, les versions divergent. Si les policiers maintiennent que toute la procédure a été respectée et que c'est l'avocate qui a outrepassé ses attributions, celle-ci affirme qu'elle fut évacuée de force du bureau, menacée d'arrestation puis, séquestrée dans un bureau, sévèrement agressée, certificat médical à l'appui, et délestée de son téléphone et de sa carte de service.
Comme de bien entendu, l'avocate porta plainte et une instruction fut ouverte et confiée à la brigade centrale de la garde nationale d'El Aouina, ce qui devrait garantir un minimum d'impartialité, quoique police et garde nationale fassent partie du même ministère. Mieux, le ministre de l'Intérieur avait ordonné à ses services de l'inspection générale « l'ouverture d'une enquête administrative à l'encontre du chef de poste de police et son adjoint incriminés pour déterminer les responsabilités et prendre les mesures qui s'imposent », selon un communiqué de l'Ordre des Avocats.
Jusqu'ici, malgré les remous provoqués par cette affaire chez les avocats, on peut affirmer que les institutions de l'Etat se sont montrées à la hauteur de la situation, avec l'ouverture concomitante d'une instruction par la justice et d'une enquête administrative par le ministère de l'Intérieur, enquête et instruction sensées tirer cette affaire au clair et rendre son droit à chacun.
Mais voilà, l'instruction s'éternise, entre interrogatoires, confrontations, contre-interrogatoires... Pourtant, le poste de police est équipé de caméra(s) et un simple visionnage de la vidéo de la scène aurait pu éclairer les enquêteurs et raccourcir la procédure. Mais, comme on pouvait s'attendre, dans ce contexte de laisser-aller général où tout le monde peut tout se permettre dans l'impunité, les avocats accusent les policiers de tentative de rétention de l'enregistrement, puis d'avoir voulu y opérer des coupures pour « l'épurer » des scènes accablantes pour eux. De leur côté, les policiers clament leur innocence à qui veut bien les entendre, et affirment que l'avocate n'était pas venue assister un client, que celui-ci était en fait son fiancé, et qu'ils étaient au poste pour une affaire les impliquant.
Entretemps, l'enquête administrative diligentée par le ministre de l'Intérieur trainait en longueur, alimentant le sentiment, sinon de suspicion de solidarité des enquêteurs de l'inspection générale avec leurs collègues, au moins de manque de zèle dans la conduite de leurs travaux, laissant ainsi pourrir une situation qui était déjà électrique.
Comment s'étonner alors que les protagonistes, pourtant appelés de par leur fonction et leur mission à appliquer la loi, fassent fi de toutes les règles de droit et en arrivent à faire valoir leur position au moyen de la force? C'est-à-dire à substituer à la force de la loi, la loi de la force. Si policiers, avocats et magistrats, individuellement ou à travers leurs syndicats respectifs, en arrivent aux mains pour régler une question de droit, comment peut-on reprocher aux simples citoyens, mais aussi aux criminels de toute sorte, de vouloir se faire justice eux-mêmes ou de bafouer la justice ?
Si le ministre de l'Intérieur d'alors, qui est notre actuel chef du gouvernement, avait daigné apporter toutes les diligences nécessaires pour clôturer l'enquête administrative dans un délai raisonnable et prendre toutes les mesures qui s'imposent tel que promis, nous n'en serions pas là à subir une nouvelle guerre corporatiste opposant des corps de métier sensés servir la loi, avec pour théâtre le tribunal de Ben Arous et pour armes la violence et la diffamation.
Déjà, en avril 2018, des syndicalistes sécuritaires en majorité en civil, armés, venus en car de police, avaient assiégé le même tribunal et investi le bureau d'un magistrat, l'obligeant à relaxer quatre de leurs collègues accusés d'actes torture sur un citoyen ayant entrainé la perte de l'un de ses doigts. Malgré la protestation énergique du Conseil Supérieur de la Magistrature, aucune mesure concrète en vue de sanctionner les auteurs de ce tour de force et empêcher que de tels actes ne se reproduisent ne fut prise.
En novembre 2019, des policiers ont remis ça en investissant le bureau d'une avocate à Mahdia et en exerçant sur elle de fortes pressions pour qu'elle oblige son client, victime de torture exercée sur lui par l'un de leurs collègues, à abandonner les poursuites, incident resté également sans suites.
Quand il s'est agi de pauvres fonctionnaires sans défense, autant le gouvernement Fakhfakh que le gouvernement Mechichi, n'ont trouvé aucun scrupule à mettre en retraite anticipée des douaniers sans procès ou à limoger un gouverneur, un délégué et un chef de secteur avant même une enquête prouvant leur responsabilité.
Mais dès qu'il s'agit de mettre à leur place quelques policiers, avocats ou magistrats, barricadés derrière leur syndicat respectif, ou une horde de débauchés empêchant l'extraction du pétrole, ou une association de malfaiteurs employés et protégés par des députés empêchant le transport par train du phosphate, les chefs de gouvernements se défilent en toute lâcheté ou entament d'honteuses et indignes négociations d'Etat avec les ennemis de l'Etat.
Alors, monsieur le chef du gouvernement, j'en appelle à votre sens des responsabilités pour organiser sans délai une réunion, regroupant vos ministres de la Justice et de l'Intérieur, avec le Conseil Supérieur de la magistrature, le Conseil de l'Ordre des avocats, le syndicat des magistrats et les syndicats policiers, visant à établir un débat responsable avec les parties impliquées, à désamorcer la guerre des corporations et à faire aboutir les procédures judiciaires et administratives en dehors de toute interférence visant à les contourner. Il y va de la survie de l'Etat dont vous avez la charge, au cas où vous l'auriez oublié.
En tout état de cause, aucun magistrat, aucun avocat, aucun policier, aucun citoyen, aussi adossé au plus puissant des syndicats ou des corporations qui puisse exister, ne doit se considérer au-dessus de la loi et de l'autorité de l'Etat. Si vous le tolérez, vous perdrez toute légitimité et vous pouvez vous considérer vous-même hors-la-loi.
L'histoire retiendra.
Abdelaziz GATRI. Conseiller pour les opérations douanières, le commerce international et le contentieux douanier.
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