Le ministre des Domaines de l'Etat, Ghazi Chaouachi, est revenu, lundi 31 août 2020, sur le nouveau gouvernement formé par son homologue de l'Intérieur, Hichem Mechichi, en remplacement du gouvernement démissionnaire d'Elyes Fakhfakh, après six mois de services. Prenant la défense du gouvernement Fakhfakh, le ministre des Domaines de l'Etat a avancé que les accusations de conflit d'intérêts portées à l'encontre d'Elyes Fakhfakh étaient l'oeuvre d'une machination impliquant des lobbies de la corruption, des partis politiques, des organisations de la société civile et des médias mercenaires à la solde de ces lobbies. “Ces lobbies se sont mobilisés car nous avons ouvert des dossiers et affiché une volonté de réforme”, a avancé Ghazi Chaouachi assurant que le gouvernement d'Elyes Fakhfakh a sauvé la Tunisie de la première vague Covid-19 et a beaucoup oeuvré pour maintenir la roue de l'économie en marche. “On ne peut rien reprocher au gouvernement d'Elyes Fakhfakh”, a-t-il lancé avant d'ajouter : “C'est injuste de vouloir remplacer ce gouvernement sous prétexte qu'il avait échoué dans sa mission. Le gouvernement n'a pas échoué. Il y avait simplement des conflits entre les partis politiques, ce qui est tout à fait normal dans toutes les démocraties”. Au sujet du nouveau gouvernement formé par Hichem Mechichi à l'initiative de Kaïs Saïed, président de la République, Ghazi Chaouachi a déploré le déroulement des concertations et la mise à l'écart des partis politiques. “Hichem Mechichi avait fait part de sa volonté de former un gouvernement de technocrates avant même qu'il n'entame les négociations avec les partis politiques. L'idée que les partis politiques ne peuvent conclure un accord est totalement erronée. Le gouvernement d'Elyes Fakhfakh en est la preuve. Nous avons réussi à nous entendre et à former un gouvernement”, a-t-il martelé. Il a rappelé, dans ce sens, la position de son parti vis à vis du gouvernement Mechichi soulignant que si Attayar avait choisi de ne pas accorder sa confiance c'est parce qu'il considérait ce gouvernement de technocrates comme une menace pour la transition démocratique en Tunisie et une atteinte au régime politique du pays. “Même si ce gouvernement passe, il tombera à la première station”, a-t-il noté. Soulignant que le président de la République s'est engagé à ne pas dissoudre le Parlement en cas de chute du gouvernement Mechichi, Ghazi Chaouachi a affirmé que la solution était donc évidente : ne pas voter pour ce gouvernement. “Je recommande d'ailleurs à Hichem Mechichi de se retirer, ça ne rime à rien qu'il présente des candidats pour les voir refoulés au Parlement”, a-t-il soutenu. "Je ne reconnais plus Hichem Mechichi. Il a tourné le dos au gouvernement, à ses réalisations et plusieurs compétences indépendantes qui en faisaient partie, et à certains partis politiques", a-t-il ajouté.