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Les chefs d'entreprises insatisfaits du rendement du gouvernement Fakhfakh
Publié dans Business News le 31 - 08 - 2020

Après six mois au pouvoir, l'heure de l'évaluation est venue et c'est aux chefs d'entreprises de faire le bilan à la lumière des décisions prises par le gouvernement Fakhfakh. La sentence est tombée et elle est sans appel, c'est l'«insatisfaction» qui résume l'évaluation des chefs d'entreprises du court mandat du dernier gouvernement, en se référant à une enquête réalisée par l'IACE.

Le gouvernement Fakhfakh est sur le départ et l'heure de faire le bilan a sonné. C'est dans ce cadre que l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE) a tenté d'évaluer la vision qu'ont les chefs d'entreprises du dernier gouvernement et de l'impact de l'instabilité politique ainsi que des actions à entreprendre par le prochain gouvernement. Cette étude a été menée auprès de 500 entreprises utilisant la méthode Cati (Computer-Assisted Telephone Interviewing).

En effet, la pandémie a laissé des séquelles profondes dans le monde entier, et la Tunisie - même si relativement épargnée - a une situation financière qui n'est pas à envier.
Au menu, une baisse conséquente des ressources fiscales associée à une hausse conséquente des dépenses. Le manque à gagner en termes de recettes fiscales est de plus de 5 milliards de dinars et les besoins supplémentaires sont chiffrés à, au moins, 3,9 milliards de dinars.
Le gouvernement Fakhfakh prévoit une augmentation du déficit budgétaire pour dépasser les 7% du PIB. L'endettement va atteindre les 85% du PIB dont 61% du PIB d'endettement extérieur.

En outre et suite à des études réalisées, le gouvernement table sur une contraction de la croissance de 6,5% (la cinquième fois après l'indépendance où on enregistre une croissance négative). Pour sa part, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)-Tunisie estime une hausse du taux chômage de 21,6% contre 15% actuellement, soit près de 274.500 nouveaux chômeurs sur l'année 2020.
Plusieurs secteurs sont plus que sinistrés notamment le tourisme et le secteur des industries mécaniques et électriques avec à leur tête celles des composants automobiles et électriques. Premier exportateur, ce dernier est en baisse nette de régime et une étude de EY estime que les pertes uniquement dans le secteur des composants automobiles peuvent atteindre 17.537 emplois d'ici la fin de l'année 2020.

Il ressort de cette étude que 90% des chefs d'entreprises estiment que la situation économique actuelle est mauvaise. 64% d'entre eux pensent que l'instabilité politique a eu un impact négatif sur leurs activités, ce taux grimpe à 74,28% et 80%, respectivement, pour les secteurs de l'industrie et du bâtiment.
S'agissant de la prestation du gouvernement Fakhfakh, 32% des chefs d'entreprises sont moyennement satisfaits, contre 52% qui ne sont pas satisfaits. Pire, le secteur du commerce affiche 100% d'insatisfaction.
Sur le plan économique, 60% des interviewés ne sont pas satisfaits par l'actuel gouvernement à part le bâtiment qui ne présente que 30% d'insatisfaits.
Sur le volet social, 54% des sondés ne sont pas satisfaits par le gouvernement : ce taux passe à plus 66% pour le commerce et plus de 63% pour les services.

En ce qui concerne l'implémentation des mesures liées au plan de relance économique, les «plutôt pas d'accord» et «pas du tout d'accord» sont largement cités. Les chefs d'entreprises n'étaient pas d'accord sur les mesures pour renforcer de la souveraineté nationale et la sécurité (64,87%), préserver le tissu économique et les PME (87,5%), relancer les secteurs les plus touchés par la pandémie (64,86%), réduire la bureaucratie et digitaliser l'administration (91,9%), préserver l'emploi et lutter contre l'emploi précaire (81,09%), solutionner les problèmes en suspens ayant empêché la réalisation de grands projets et activer la reprise du bassin minier (81,08%) et lutter contre la corruption et rompre avec l'immunité (89,19%).
Ces taux révèlent l'écart entre le point de vue du gouvernement et celui des chefs d'entreprises : un fossé qui explique leur insatisfaction, n'étant pas d'accord sur la manière de faire des gouvernants.

Interrogés par l'IACE sur les solutions, les chefs d'entreprises ont recommandé une série d'actions indispensables à entreprendre par le prochain gouvernement.
Sur le plan financier, les sondés conseillent de développer un programme d'appui technique et financier aux TPE et PME, d'améliorer l'accès à l'information statistique économique et sociale et de la fonction prospective, à arrêter l'hémorragie des entreprises publiques, à réduire le déficit commercial, à établir un environnement favorable à l'investissement, à lutter contre la corruption, le marché parallèle, l'inflation et la fraude fiscale outre la révision du Code des changes.

S'agissant du volet social, les interrogés préconisent d'améliorer la qualité du système éducatif et le pouvoir d'achat et de dynamiser la consommation, d'impliquer activement les citoyens dans la vie politique et économique, d'encourager et accompagner les jeunes diplômés à travers la mise en place d'un programme national pour la promotion de la jeunesse, de maitriser les revendications, de mettre en place des programmes de prévention et de lutte contre la pauvreté ainsi que de renforcer le dialogue et la concertation.
Au niveau sectoriel, les enquêtés prônent de rationaliser le déploiement territorial, le développement industriel et l'exploitation du foncier économique, en particulier les zones industrielles, de développer des infrastructures d'appui aux TICs, de lancer des campagnes à l'étranger pour relancer le tourisme, d'accorder des avantages pour les entreprises installées dans les zones industrielles, de soutenir les jeunes promoteurs dans le secteur industriel et de mettre en place des programmes d'appui technique et financier aux entreprises dans les secteurs prioritaires. Ils soulignent la nécessité de la promotion de certains secteurs, notamment agricole, touristique, industriel, de la santé, de l'enseignement et des énergies renouvelables.

En ce qui concerne la dimension politique, les chefs d'entreprises appellent à garantir la stabilité, à rétablir la confiance avec l'Etat et les citoyens, à minimiser les conflits entre les partis politiques, à revoir tous les recrutements et nominations faits sur une base purement partisane et à consulter et écouter régulièrement les citoyens lors de la prise de décisions.
Sur le plan réglementaire, les interviewés recommandent d'imposer le respect et l'application de la loi, de rationnaliser et moderniser l'administration à travers la réforme fiscale ainsi que de revoir les lois afin de les rendre plus flexibles.

Peu importe ce qu'avance Elyes Fakhfakh et ses ministres, leur gouvernance n'a pas été au goût des chefs d'entreprises. Leur verdict est sans appel : ils sont insatisfaits et estiment à 90% que la situation économique actuelle est mauvaise.

Imen NOUIRA
Photo du gouvernement Fakhfakh dans sa configuration initiale avant les différents limogeages


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