Le député de Qalb Tounes, Yadh Elloumi, a été l'invité de Hamza Belloumi dans la Matinale du 24 septembre 2020 sur Shems FM. Dans son intervention, il a réagi aux critiques virulentes adressées par le président de la République, Kaïs Saïed, au chef du gouvernement, Hichem Mechichi, sur les dernières nominations à la Kasbah, en particulier celles de Taoufik Baccar et Mongi Safra désignés conseillers à la présidence du gouvernement. Mercredi, lors d'une rencontre avec le chef du gouvernement, le locataire de Carthage exprimé son opposition aux nominations de ces deux conseillers appuyant sa position par les poursuites judiciaires en cours contre ces personnalités. « Il est de mon rôle et de ma responsabilité de pointer en public et devant tous les Tunisiens les dernières nominations effectuées. C'est dire que les personnalités désignées font l'objet de poursuites judiciaires et la justice n'a pas dit son dernier mot dans les affaires les impliquant », a-t-il indiqué. Notant que Hichem Mechichi a le droit de choisir ses conseillers comme il l'entend, Yadh Elloumi a déploré l'opposition du président de la République à ces nominations. Kaïs Saïed « n'est pas un empereur. Il est le président de la République et il doit exercer son pouvoir dans la limite de ses prérogatives », a-t-il lancé. « C'est une position politique, populiste. Le président est un mauvais perdant. Il n'arrive pas à digérer le fait que le gouvernement de Mechichi soit devenu un gouvernement politique. Le Parlement le lui a arraché », a-t-il déclaré notant que Kaïs Saïed se trouvait actuellement isolé politiquement mais veut continuer à faire croire qu'il est « le maître à bord ». Interpellé sur les motifs de l'opposition de Kaïs Saïed à la nomination de Taoufik Baccar et Mongi Safra, Yadh Elloumi a avancé : « Le peuple tunisien s'est révolté aussi contre Kaïs Saïed (en 2011). Kaïs Saïed n'a jamais participé à une activité syndicale. Il était un briseur de grève. Quand il était enseignant il n'a fait qu'amender la Constitution tunisienne pour en faire un texte sur mesure pour Zine El-Abidine Ben Ali. Il faisait partie de l'ancien régime ! Il n'est que le fruit d'une coïncidence ! ». Estimant que le président de la République n'est pas conscient de la situation du pays et de l'ampleur de la crise sanitaire et économique, il a ajouté que Kaïs Saïed n'avait jamais pris d'initiative constructive. « Hormis ses discours insipides et truffés de lourdeurs et de répétitions, Kaïs Saïed n'a jamais rédigé ou adressé une seule ligne au Parlement ». Selon Yadh Elloumi, en s'opposant à Hichem Mechichi, le président de la République a associé son populisme au fascisme de Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL). Admettant que la situation est difficile pour Hichem Mechichi, il a soutenu que le chef du gouvernement devrait éviter d'entrer en conflit avec le président de la République et de trouver une solution en étudiant profondément la situation.