Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Les Hommes de pouvoir restent, eux, immuablement englués dans leurs contradictions. Ou leurs névroses. Eric Zemmour, qui n'a d'éditorialiste que sa ligne islamophobe, et qui est au journalisme ce qu'est devenue la chauve-souris à la santé publique, vient d'être déclaré, ce vendredi 25 septembre, coupable une énième fois d'injure et de provocation à la haine raciale. La 17ème chambre correctionnelle du tribunal de Paris l'a ainsi condamné à 10 000 euros d'amende en précisant que « les opinions même choquantes doivent pouvoir s'exprimer, néanmoins les faits reprochés vont plus loin et outrepassent les limites de la liberté d'expression puisqu'il s'agit de propos injurieux envers une communauté et sa religion ». La communauté ce sont les musulmans et la religion c'est l'Islam. Le 28 septembre 2019, invité à la « Convention de la Droite » organisée par les proches de Marion Maréchal le Pen, il avait notamment déclaré, en ouverture, que « tous nos problèmes [en France] aggravés par l'immigration, sont aggravés par l'islam ». Et cette messe-là, Zemmour en est coutumier. On lui doit également « tous les musulmans qu'ils le disent ou qu'ils ne le disent pas, considèrent les djihadistes comme de bons musulmans ». C'était en 2016. Il avait également et en 2011 cette fois-ci, assené avec force et conviction, propres à ceux qui n'ont, intellectuellement, ni les moyens ni les ressources pour la force et la conviction, que « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait ». Zemmour, multirécidiviste du racisme, continue à officier quotidiennement sur Cnews, participant ainsi à l'information continue en France. #lesguignolslasuite
Aux Etats-Unis, où on n'en finit pas de se rapprocher de l'élection présidentielle qui se tiendra le 3 novembre prochain, Donald Trump semble de moins en moins enclin à lâcher le pouvoir. Et toujours ce même leitmotiv, le vote par correspondance est une voie ouverte à la triche nous dit Trump, et Biden ne peut gagner que par la triche affirme-t-il, avec la même force et la même conviction, mais cette fois-ci, propre à ceux qui ne savent utiliser que la première sans avoir les moyens de la seconde. A la question de savoir s'il envisage une transition pacifique du pouvoir après l'élection, le candidat Trump, de la Maison Blanche, a répondu ce mercredi 23 septembre, « on verra ». Tollé général aux USA, et les républicains sont obligés de monter au créneau pour confirmer que le président vainqueur du 3 novembre sera bien celui qui prêtera serment le 20 janvier. En cas de contestation, de recours en recours, les litiges arriveront sur le bureau des juges de la Cour Suprême. Et justement, un des membres de la Cour Suprême, Ruth Bader Ginsburg, décédée, va être remplacée par le Sénat sur proposition du Président, proposition officialisée ce samedi et qui sera la probable Amy Barrett, conservatrice s'il en est. Ou Barbara Lagoa, née en Floride, pour flatter l'électorat de Floride, qui est un état clé dans l'élection. Le fait est qu'avec cette nomination, le rapport de force va se consolider pour les conservateurs à la cour suprême, avec 6 juges sur 9. #lajusticedesHommes
Pour éviter toute cacophonie le soir du scrutin, Facebook, média algorithmique, annonce qu'il refusera toute publicité le 3 novembre qui déclare un candidat vainqueur avant que les résultats officiels n'aient été confirmés. Et toutes les publications qui annoncent une victoire alors que la proclamation officielle n'a pas eu lieu, auront une mention « précisant » nous dit Zuckerberg, « que les résultats officiels ne sont pas encore connus, et renverra vers les prédictions de Reuters ou du National Election Pool (un Pool de médias comprenant ABC news, CBS News, CNN et NBC News) ».
Enfin aucune nouvelle publicité ne pourra être publiée une semaine avant le scrutin, mais, et on ne plaisante pas avec les revenus publicitaires, toutes les anciennes publicités continueront de pouvoir être sponsorisées, même le jour du vote. #largentroi
En Libye cette fois-ci, le pétrole coule de nouveau. Haftar qui tient ses positions pétrolières, à défaut d'avoir réussi à prendre Tripoli, en avait fermé les vannes depuis janvier dernier, pensant ainsi asphyxier le gouvernement de Tripoli. Or la gronde populaire face aux pénuries d'essence et aux coupures d'électricité a gagné toute la Libye, même les villes sous son contrôle. Précisons, pour finir de dresser ce sordide tableau, que seule la National Oil Corporation (NOC) est habilitée à vendre la production libyenne, et les transactions ne peuvent passer que par la banque centrale libyenne. Ces deux organismes ne reconnaissant que le gouvernant d'union nationale de Sarraj.
Et pourtant à la surprise générale, Haftar et Ahmed Maïtig, vice-président du Conseil présidentiel ont conclu un accord pour reprendre l'exploitation pétrolière dans les sites sûrs. Les sites sûrs, ce sont les sites que la NOC peut sécuriser, et qui ne sont pas tenus par les troupes dites rebelles.
Nous pourrions imaginer que cet accord a pour finalité le bien-être du peuple libyen. Il n'en est rien. Les raisons sont plus sordides.
Haftar ne veut plus apparaitre comme le responsable de l'arrêt de la production, et renvoyait ainsi la balle au gouvernement d'union nationale dont il était certain qu'il refuserait l'accord. Mais dans le même temps, Sarraj qui a indiqué vouloir se retirer en octobre, a ouvert la voie aux batailles de succession. Et dans cette bataille, Maïtig qui veut prendre une sérieuse option, se devait de montrer qu'il était capable d'obtenir des avancées, et a donc réussi à faire valider son accord par tous les protagonistes. La production va atteindre 260 000 barils, là où la capacité était de 1 200 000 par jour avant l'arrêt de janvier. C'est déjà ça de pris pour les finances publiques, sauf si la partition que joue la NOC consiste à geler les revenus du pétrole pour contraindre les acteurs politiques à un accord plus global et plus définitif sur l'ensemble du pétrole. De toutes ces stratégies, c'est encore le peuple qui est l'otage. #ceuxquitrinquent
Au Liban, le Premier ministre désigné le 31 août dernier, Moustapha Abid, vient, ce samedi matin, d'abdiquer et avoue ne pas avoir réussi à former un gouvernement. Rappelons que le précédent gouvernement avait démissionné suite à l'explosion tragiquement meurtrière, plus de 190 morts, dans le port de Beyrouth le 4 août dernier. Début septembre, les partis politiques s'étaient engagés à former un gouvernement de compétences et d'indépendants, et ce sous deux semaines. Les promesses politiques n'engageant que ceux qui y croient, personne n'y a vraiment cru. Et quelques mois après, le Liban n'a toujours pas de gouvernement, et n'a désormais plus de Premier ministre chargé de le former. En revanche, la crise économique et l'incertitude sont toujours bien présentes et oppressent un peuple qui commence à sérieusement se lasser d'être oppressé. #midiàsaporte
En Tunisie, il y a bien un gouvernement, avec un chef du gouvernement, et même un président de la République. Des députés élus, des maires élus, et une démocratie bien installée. La crise aussi est bien là, la contrebande est bien installée, l'économie parallèle se porte à merveille et tout ce petit monde qui gouverne se noie dans des stratégies de politique politicienne, alors même que le peuple essaye de nager dans un marasme sur lequel tout le monde s'accorde mais duquel personne ne s'occupe. Le président de la République est trop occupé à tancer un chef du gouvernement qui l'a trahi. Le chef du gouvernement est trop occupé à coordonner des partis qui ont trahi les électeurs. La plupart des députés est trop occupée à vociférer au sein de la représentation nationale qu'est le parlement et qui n'a de représentation que le cirque qu'ils nous infligent, et de nationale que la télévision qui les diffuse. #toutvabien
C'est la fin de ce trip, c'est la fin de la semaine, vous pouvez éteindre vos smartphones.