C'est le nom du dieu romain de la transition, des fins, des commencements, des entrées, des sorties et des passages que l'écrivain et politologue, Hatem M'rad a choisi de donner à son dernier livre paru le 21 septembre 2020, aux éditions Nirvana. « Janus », le nom du dieu à deux visages, celui tourné vers l'avenir et celui tourné vers le passé, parle de la démocratie tunisienne. Hatem M'rad y décrit les deux visages de cette démocratie fraîchement acquise. « Un visage positif dans la durée et dans la profondeur. Continue, imperturbable, cette démocratie se consolide de proche en proche, d'élection en élection, élargissant sans rupture la sphère des libertés… et un autre visage négatif dans le quotidien, dans l'instant, aussi acrobatique qu'alarmant et récusable. Un visage terne qui semble défigurer les bienfaits de l'autre visage, plus avenant ».
L'écrivain, à travers ce recueil, tente de suivre au jour le jour les deux visages de la démocratie tunisienne, « sans omettre d'évoquer les incertitudes des démocraties étrangères et les événements de politique internationale ». Il part du principe qu'entre l'illusion démocratique et le cauchemar antidémocratique, il doit y avoir place pour un juste milieu, celui d'une démocratie guidée par un réalisme constructif. Un réalisme qui ne doit pas prêter l'oreille aux sirènes de la fatalité, mais tenter toujours d'améliorer les idées et de faire progresser les institutions, les règles, les hommes et les pratiques….et de situer les évènements dans la durée.