L'ancienne constituante et cinéaste, Salma Baccar a rejoint, ce mercredi 2 décembre 2020, le "sit-in de la colère", organisé par le parti destourien libre (PDL) de Abir Moussi, contre l'Union des Oulémas musulmans, assurant qu'en tant que constituante, elle soutient l'Etat civil et laïc, indépendamment de tout. Salma Baccar a indiqué :« J'ai un combat à mener : c'est la préservation d'un Etat civil, peu importe la partie initiatrice. Je suis certaine que je serai très critiquée par mes amis pour avoir rejoint le sit-in de Abir Moussi, mais je saurai leur répondre. Je tiens, toutefois, à vous inviter à revoir votre position par rapport à l'égalité dans l'héritage, ainsi, nous pourrons élargir le terrain d'entente ». A lire également Abir Moussi tire à boulets rouges sur la Colibe
Abir Moussi a répondu à ce clin d'œil assurant que ce sujet fait l'objet d'un dialogue au sein du PDL, précisant qu'elle n'est pas contre le principe de l'égalité dans l'héritage mais contre les méthodes de travail de la Colibe (Commission des libertés individuelles et de l'égalité), estimant que la commission avait travaillé de manière solitaire sans ouverture sur les autres composantes de la scène politique nationale.
La présidente du PDL avait porté plainte contre l'Union des Oulémas musulmans, revendiquant la fermeture de leur bureau en Tunisie, les accusant de prodiguer des formations favorisant la dogmatisation des jeunes et leur embrigadement. Sa plainte a été rejetée par la justice tunisienne. A lire également Le tribunal rejette la requête du PDL pour la suspension des activités de l'Union des Oulémas musulmans Elle a donc entamé un sit-in ouvert devant le siège de l'union depuis le 16 novembre 2020. Baptisé le "sit-in de la colère", plusieurs figures de la scène nationale se sont associées à la cause de Abir Moussi.
Après Maya Ksouri, c'est au tour de Salma Baccar de rejoindre le sit-in. Une initiative qui sera certainement critiquée, par les proches de Salma Baccar, qui lui reprocheront d'avoir soutenu Abir Moussi, icône de l'ancien régime de Ben Ali. Cela dit, l'ancienne constituante n'a pas hésité à souligner ses réserves par rapport à la position de Abir Moussi en ce qui concerne l'égalité dans l'héritage. A lire également Maya Ksouri : Je soutiens Abir Moussi et le PDL contre les frères musulmans !
Cette question étant l'un des principaux points ayant nourri le scepticisme des progressistes face à Abir Moussi. La question de l'égalité est, en effet, considérée comme l'un des fondamentaux des droits et des libertés individuelles. S.H