La relance du secteur touristique a été l'objet de l'intervention du ministre du Tourisme et de l'Artisanat Habib Ammar ce mercredi 27 janvier 2021. Au micro de Wassim Ben Larbi dans l'émission Expresso sur Express Fm, M. Ammar a affirmé que le ministère gère cette crise d'envergure mondiale au jour le jour, qu'il n'y avait pas de visibilité et que pour l'instant comme tous les pays du monde on navigue à vue surtout à court terme. Et de rappeler l'importance du tourisme étant un secteur transversal et un moteur de l'économie qui affecte plusieurs secteurs (agriculture, santé, artisanat, commerce, loisir, …).
En ce qui concerne la prochaine saison touristique, le ministre a avoué qu'elle ne sera pas comme toutes les saisons, étant dans une situation exceptionnelle. Il a, en outre, confié : « On a eu plus de visibilité dès que le ministre de la Santé a présenté en conférence de presse la stratégie nationale de la vaccination qui va permettre la reprise du secteur touristique. Certes, la véritable reprise qui va nous permettre de retrouver les niveaux de l'activité de 2019, ne se fera 2022/2023, selon les experts de l'Organisation mondiale du Tourisme. Mais si notre calendrier de vaccination est respecté, il y aura une reprise de l'activité touristique en Tunisie à partir de cet été et l'arrière-saison (tourisme saharien et intérieur). En plus, 2021 sera l'année de préparation des années 2022 et 2023, la véritable reprise. Si elles sont bien préparées, il y aura un pic en 2022 ».
S'agissant de la stratégie à mettre en place et des études à réaliser, Habib Ammar a estimé que 80% du contenu des anciennes études demeure d'actualité et toutes sont d'accord sur un point essentiel : la diversification du produit.
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Dans ce cadre, le ministère a entamé plusieurs dossiers, a-t-il précisé, notamment le développement des hébergements alternatifs (maison d'hôte, gites ruraux, …), la révision du cadre légal et réglementaire, la mise en place d'une stratégie nationale du tourisme intérieur (qui sera présentée dans les prochaines semaines à un conseil ministériel) et le développement du tourisme saharien outre la révision de l'organigramme du ministère et la digitalisation. Il a rappelé aussi que le gouvernement a pris beaucoup de décisions importantes et courageuses pour le secteur, malgré les difficultés au niveau du budget de l'Etat, mais que malgré tout ça l'année 2021 sera difficile.
Le ministre a soutenu que le modèle monoproduit (balnéaire) s'est essoufflé et il y a une demande nationale pour réformer ce secteur. Et d'ajouter que pour la relance du secteur, le ministère a créé la commission multi-départementale, pour surmonter les difficultés avec le soutien des autres ministères.
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En ce qui concerne l'octroi de formations gratuites, il a annoncé le lancement à partir du 1er février d'un premier programme pilote qui concernera 1.250 personnes, dont des restaurateurs, et qui sera rémunéré à hauteur de 300 dinars. D'autres programmes similaires verront le jour bientôt, selon lui, et concerneront encore plus de personnes.