Le député de Tahya Tounes, Walid Jalled, a été l'invité de la Matinale de Hamza Belloumi du vendredi 29 janvier 2021 sur Shems FM. Le politicien est revenu sur plusieurs sujets en particulier la présumée lettre empoisonnée parvenue à la présidence de la République et le litige qui oppose le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, au chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Qualifiant l'incident de la lettre suspecte d'atteinte à la présidence de la République et à la sécurité nationale, le député a déploré les erreurs de communication commises par Carthage. Il a assuré qu'il n'avait toujours rien compris à cette affaire tout comme l'opinion publique en attente d'explications plausibles de la part des officiels. La nouvelle a, rappelons-le, circulé sur les réseaux sociaux et dans certains médias dans la nuit de mercredi après la diffusion d'un communiqué de la présidence algérienne évoquant un entretien téléphonique entre le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue tunisien, Kaïs Saïed, pour s'informer de son état de santé suite à une tentative d'empoisonnement. L'affaire du courrier empoisonné a, ensuite, été étayée par un communiqué officiel de la présidence de la République tunisienne dans la soirée de jeudi. Les détails demeurent pourtant flous. Le Parquet qui s'est saisi de l'affaire après en avoir entendu parler sur les réseaux sociaux a affirmé que ladite enveloppe ne lui était toujours pas parvenue, selon le responsable de l'unité d'information et de communication et substitut du procureur de la République près du Tribunal de première instance de Tunis, Mohsen Dali. La chargée de communication de la présidence de la République, Rym Kacem, a, de son côté, signalé, jeudi, que les analyses étaient en cours et que les résultats devraient être divulgués le jour-même. Walid Jalled a appelé, d'ailleurs, l'institution militaire et le porte-parole de la Garde présidentielle à intervenir pour avancer des éclaircissements surtout que cet incident intervient dans des circonstances des plus délicates ; le litige qui oppose le président de la République au chef du gouvernement en ce qui concerne le remaniement ministériel opéré par Hichem Mechichi et auquel Kaïs Saïed a signifié un non car jugé « inconstitutionnel », à son sens. Rappelant que Tahya Tounes avait mis en garde contre ce marasme constitutionnel, il a souligné que la Tunisie était, dans le cas actuel, « sous un régime présidentiel par excellence ». Le député a précisé, dans ce sens, que par son opposition au remaniement et à la prestation de serment des nouveaux ministres, Kaïs Saïed se plaçait non seulement au-dessus du Parlement – qui a, rappelons-le, approuvé le remaniement –, mais aussi au-dessus de la justice tunisienne.
Il a avancé, également, que par son discours lors de la réunion de lundi du Conseil de sécurité nationale, le président de la République avait porté atteinte à la sécurité nationale en ouvrant un nouveau front dans le conflit qui secoue les trois présidences. Kaïs Saïed a, notons-le, indiqué au chef du gouvernement, lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale, qu'il disposait d'informations soutenant que certains des ministres proposés faisaient face à des suspicions de corruption et que, de ce fait, il n'accepterait pas de les accueillir à Carthage pour la prestation de serment. Interpellé sur ce que le président de la République devrait faire maintenant que le gouvernement Mechichi a obtenu la confiance du Parlement, Walid Jalled a laissé entendre que Kaïs Saïed devrait, tout simplement, se plier et accepter les ministres désignés surtout que Hichem Mechichi était son propre choix. Il a affirmé, par ailleurs, au sujet des suspicions de corruption qui pèsent contre certains ministres, que Tahya Tounes avait pris contact avec le chef du gouvernement et que celui-ci avait certifié qu'il s'était renseigné à leur sujet auprès de l'Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) et d'autres instances constitutionnelles. N.J. A lire également Dans une correspondance : Kaïs Saïed corrige les erreurs de Rached Ghannouchi Kaïs Saïed : Le remaniement ministériel n'a pas respecté la Constitution ! Inlucc : Toutes les données à propos des ministres ont été fournies à Mechichi