Le président du bloc parlementaire de la Réforme nationale, Hassouna Nasfi, a estimé, lors de son intervention jeudi 4 février 2021, au micro de Boubaker Ben Akecha, sur les ondes Mosaïque FM, que le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, et le président de la République, Kais Saied, devraient se réunir et se mettre d'accord sur le remaniement ministériel pour résoudre la crise politique. « Pour résoudre la crise politique, le chef du gouvernement doit prendre l'initiative de discuter avec le président de la République des portefeuilles ministériels contestés. Mais la crise s'est déjà aggravée et le retour à l'arrière n'est plus possible (…) A-qui s'adresse le président de la République ? Qui sont les ministres corrompus ? La démarche du président est, à mon sens, inconstitutionnelle car ses prérogatives sont limitées. Nous ne savons plus vers quelle destination nous mène cette situation mais j'espère que le chef du gouvernement et le président mettent fin à ce blocage. Sinon, le cafouillage va se poursuivre soit avec la démission du gouvernement, soit avec le maintien des ministres suspectés », a-t-il martelé.
Le député est revenu sur la proposition législative pour amender la loi 52 de 1992 relative aux stupéfiants déposée mardi 2 février courant par le bloc parlementaire de la Réforme. Il estime que les dispositions proposées pourraient faire l'unanimité au Parlement et que cette initiative législative serait « un premier pas », en attendant le projet complet qui devrait être présenté par le gouvernement. A lire également Le bloc de la Réforme dépose une initiative législative pour amender la loi 52 Le 21 janvier 2021, trois jeunes keffois ont écopé de trente ans de prison chacun pour détention et consommation de cannabis dans les vestiaires d'un stade. Ce verdict prononcé en première instance a provoqué un tollé de réactions au sein de la société civile et la sphère politique. « La proposition a pour objectif d'annuler certains articles et leur remplacement par d'autres textes dans le but d'alléger les sanctions pénales qui pourraient être infligées aux consommateurs et de durcir les sanctions pour les trafiqueurs et les bandes qui encouragent la consommation de stupéfiants. Nous faisons la différence entre les personnes qui instaurent des locaux pour abriter la consommation de matières stupéfiantes et ceux qui les consomment sans pré-intention. Sur cette base, il y aura des sanctions privatives de liberté pour les trafiquants et des sanctions alternatives pour les simples consommateurs », a expliqué le député. A lire également Mechichi : Trente années de prison pour avoir consommé du cannabis est excessif Le député a également précisé que l'amendement a été proposé en urgence pour résoudre les problèmes qui se posent actuellement. « Les experts en haut lieu avaient critiqué les dispositions relatives à la prévention et au traitement de l'addiction estimant que nous n'avons pas les moyens nécessaires pour les concrétiser. Même la loi relative aux sanctions alternatives a été jugée irréalisable compte tenu du manque de moyens logistiques et de ressources humaines. Aujourd'hui, il est possible d'appliquer cette loi grâce à un nouveau système de surveillance électronique (avec des bracelets). En coordination avec les conseils régionaux et municipaux, nous pouvons trouver des solutions pour établir les sanctions alternatives », a avancé M. Nasfi. A lire également Loi 52 – Fares Blel à Hichem Mechichi : Laissons les jeunes respirer !
A lire également Machrouû Tounes : Les propos de Hassouna Nasfi n'engagent pas le parti ! Kaïs Saïed viole-t-il la constitution ? Les corrompus sont les bienvenus à condition qu'ils soient à notre service