La présence d'Aflatoxines, une substance cancérigène, a été détectée en quantité supérieure aux seuils réglementaires dans du riz importé début 2021. Les aflatoxines sont des toxines produites par des moisissures et qui sont reconnues comme étant cancérigènes et génotoxiques (capables d'induire des anomalies congénitales chez les enfants).
Ayant eu connaissance de la gravité de cette affaire, le président de l'Assemblée des représentants du peuple et président d'Ennahdha Rached Ghannouchi a joint au téléphone le chef du gouvernement Hichem Mechichi pour le mettre au courant, lui demander de faire le suivi du dossier avant que ces produits soient mis sur le marché et surtout il a sollicité l'ouverture d'une enquête à ce sujet afin que les impliqués rendent des comptes.
La veille, M. Ghannouchi a reçu le président de la commission parlementaire de l'agriculture, Moez Belhaj Rhouma qui lui a fait un topo sur l'affaire, qui concerne 1.200 tonnes de riz contaminées à aflatoxines, importé du Pakistan et qui sont passés du port de la Goulette les 5 et 25 janvier dernier.
Pour sa part, Elyes Ben Ameur, le PDG de l'Office du commerce de Tunisie (OCT), a indiqué la veille à la Tap, que l'affaire concerne une cargaison de 800 tonnes de riz blanc importées, dont près de la moitié est contaminée par l'aflatoxine, reste encore stockée à part, dans les entrepôts de l'OCT, alors qu'une autre cargaison de 600 tonnes est en cours de vérification. Ces deux cargaisons ont été importées pour un montant total de 1,5 million de dinars. Et de préciser que l'office a demandé au fournisseur, de venir en Tunisie, pour discuter des points de litige, conformément aux conditions contractuelles garantissant ses droits. L'objectif étant de régler ce problème à l'amiable, à travers la récupération du montant payé pour l'importation de ce produit.
M. Rhouma a, quant à lui, précisé ce jeudi 4 mars 2021 que la commission était intervenue pour suspendre à la dernière minute la commercialisation des quantités du riz. Et d'appeler le ministère public à ouvrir une enquête sur les dépassements au sein de l'OCT, soulignant que des membres de son conseil d'administration sont impliqués dans un scandale de conflit d'intérêt. Il explique que ces membres dirigent des entreprises privées ayant conclu des contrats de vente avec l'office.
Affaire à suivre.
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