Dans la nuit de mardi à mercredi 10 mars, de violentes altercations ont eu lieu entre d'un côté les députés et sympathisants du Parti destourien libre (PDL) et de l'autre la police, des députés d'Al Karama et des membres du parti Ennahdha, devant le siège de l'antenne tunisienne de l'Union internationale des oulémas musulmans (UIOM). Une fois la foule dispersée par les forces de l'ordre, les députés et quelques sympathisants du PDL ont regagné la tente installée pour poursuivre leur sit-in. Le PDL campe devant le local de l'UIOM, depuis mardi 9 mars 2021, revendiquant la suspension des activités de cette association et sa fermeture provisoire conformément à la décision de la Direction générale des associations relevant de la présidence du gouvernement, à la suite des différentes infractions constatées. Encerclés par la police, les sit-inneurs poursuivaient leur action de protestation jusqu'au petit matin. La présidente du PDL, Abir Moussi, a affirmé qu'elle ne comptait pas lever le sit-in. « Nous poursuivrons notre sit-in, advienne que pourra ! », a-t-elle lancé dans un livre diffusé sur sa page Facebook. « J'ai trouvé les documents qui vont vous noyer tous ! Tout le monde est impliqué ! Le terrorisme sévit à l'intérieur (au sein du siège de l'UIOM, ndlr) ! Nous ne tairons pas », a-t-elle ajouté. Selon les témoignages collectés sur place par Abir Moussi, plusieurs personnes ont été agressées par les forces de l'ordre et des sympathisants du parti souhaitant rejoindre le sit-in ont été interdits d'accès. « Maudit sois-tu Rached Ghannouchi ! Je te poursuivrai et je te démasquerai ! », a-t-elle vociféré. La présidente du PDL n'a pas manqué de mettre en garde le chef du gouvernement contre toute nouvelle tentative de répression. « Ose refaire cela et je te montrerai la vraie face des destouriens ! Tu ne nous connais pas encore ! Nous sommes prêts à mourir pour la Tunisie ! ».