Le député de Qalb Tounes, Yadh Elloumi, a indiqué, lors de son intervention sur Shems Fm, lundi 15 mars 2021, que le chef de l'Etat vise à dissoudre le Parlement pour s'accaparer tous les pouvoirs. « Kaïs Saïed a une vision putschiste dangereuse et il finira par être jugé pour cela. L'homme ne veut pas s'arrêter et commet des crimes à longueur de journée, il suit la bande du Bloc démocrate mais il s'attend à quoi ? Il pense que le monde va le laisser jouer avec la sécurité nationale du pays ? Où est ce qu'il nous embarque ? Nous allons le poursuivre et lui demander des comptes », a poursuivi le député, affirmant que ce plan a été percé à jour.
Yadh Elloumi a souligné que des parties poussent vers la faillite de l'Etat et ourdissent un plan pour renverser le système. « Si le président croyait en ce système, il aurait appelé à des élections anticipées mais non, il veut dissoudre le Parlement, point ! », a-t-il ajouté. « Ce qu'a fait Haykel Mekki est grave, il a arrêté les travaux de la commission des Finances, 39 projets de loi sont actuellement suspendus il est normal que le pays s'arrête. Le président entrave un remaniement, on parle de cesser de collaborer avec le FMI… tant d'ingrédients pour causer la faillite de l'Etat…c'est là que l'article 80 prend tout son sens », a affirmé le député.
On rappellera que l'article 80 de la constitution dispose ce qui suit : « En cas de péril imminent menaçant les institutions de la nation et la sécurité et l'indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, le Président de la République peut prendre les mesures nécessitées par cette situation exceptionnelle, après consultation du Chef du gouvernement et du Président de l'Assemblée des représentants du peuple et après en avoir informé le président de la cour constitutionnelle. Il annonce les mesures dans un communiqué au peuple. Ces mesures doivent avoir pour objectif de garantir le retour dans les plus brefs délais à un fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Durant toute cette période, l'Assemblée des représentants du peuple est considérée en état de réunion permanente. Dans ce cas, le Président de la République ne peut dissoudre l'Assemblée des représentants du peuple et il ne peut être présenté de motion de censure contre le gouvernement. A tout moment, trente jours après l'entrée en vigueur de ces mesures, et à la demande du Président de l'Assemblée des représentants du peuple ou de trente membres de ladite Assemblée, la Cour constitutionnelle est saisie en vue de vérifier si la situation exceptionnelle persiste. La décision de la Cour est prononcée publiquement dans un délai ne dépassant pas quinze jours. Ces mesures cessent d'avoir effet dès que prennent fin les circonstances qui les ont engendrées. Le Président de la République adresse un message au peuple à ce sujet ».