Les deux sociétés pétrolières, présentes en Tunisie, Eni et Shell, n'ont pas formulé de demandes officielles pour quitter le pays, a affirmé, ce jeudi 1er avril 2021, Rachid Ben Dali le directeur général des hydrocarbures au sein du ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines en réponse aux interrogations des journalistes en réaction aux rumeurs circulant sur le sujet. M. Ben Dali a ainsi expliqué, lors d'une conférence de presse tenue le jour même, que la société italienne Eni avait exprimé sa volonté de quitter ses activités pétrolières en Tunisie et de s'orienter vers le bio et le renouvelable : elle s'est dite prête à investir dans les énergies renouvelables et dans le bio fuel via le sucre de canne. Le DG a indiqué que la politique d'Eni en Tunisie en ce qui concerne les hydrocarbures entre dans le cadre d'une stratégie globale de la société italienne : se concentrer sur des puits de grande capacité, ce qui est nullement le cas en Tunisie.
S'agissant de Shell, le ministère a pris contact avec la société suite aux rumeurs circulant sur son intention de partir et à un haut niveau l'information a été démentie. « Dans la dernière réunion en date avec Shell (la veille), la société a affirmé qu'elle n'avait pas l'intention de vendre ses parts ni à un investisseur étranger, ni à des banques, ni à des groupes : elle n'a pas l'intention de vendre ses activités en Tunisie dans les concessions de Hasdrubal et de Miskar », a déclaré M. Ben Dali.
En ce qui concerne la sortie des entreprises pétrolières présentes en Tunisie, Rachid Ben Dali a souligné qu'elles ont le droit de quitter le pays mais à certaines conditions : n'importe quelle entreprise qui désire entrer en Tunisie doit remplir, selon le Code des Hydrocarbures trois conditions : la capacité financière, la capacité technique, et de bonnes relations diplomatiques. Les nouveaux acquéreurs devront ainsi remplir ces conditions ainsi que les mêmes engagements de leurs prédécesseurs. Et de rappeler que personne ne sort avant de laisser sa place à un autre.
Autre information de taille, la société pétrolière espagnole Repsol s'intéresse à la Tunisie : elle a demandé des data room dans neuf blocs, a précisé Abdelwaheb Khamassi, PDG de l'Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (Etap).
« On veut que de grandes entreprises s'installent en Tunisie et on doit pour ça mettre en place le climat entreprenarial et social en plus de l'attractivité du sous-sol tunisien », a souligné Rachid Ben Dali. M. Khamassi a expliqué que les problèmes sociaux enregistrés dans certaines concessions entravent l'activité pétrolière parfois même la partie tunisienne plus que ses partenaires, le pays ayant besoin de production et de ressources fiscales qui accompagnent l'activité. Il a indiqué dans ce cadre que l'arrêt du Kamour a coûté 300 millions de dinars de perte, qui aurait pu être plus conséquente s'il n'y avait pas de infrastructures de stockage et la limitation de l'arrêt de la concession de Nawara.