Après la polémique du projet d'exploration du gaz de schiste, en Tunisie, par la compagnie pétrolière internationale, Shell, la société civile et les internautes sont de plus en plus intéressés par ce genre de sujets. Un autre dossier sur le secteur des hydrocarbures a été ouvert ces derniers jours en Tunisie. Cette fois-ci, une autre société internationale de l'importance de Shell est impliquée dans des affaires qui touchent l'environnement et la santé du citoyen. Le quotidien « Assarih » a ouvert le dossier de la société British Gas, premier producteur de gaz naturel en Tunisie : la moitié de la demande d'électricité de la STEG est produite à partir du gaz livré par cette société. Le journal n'a pas nié l'existence d'un contrat top secret entre cette société et le ministère de l'Industrie. Ce dernier a préféré travailler en secret avec BG afin d'éviter les réactions des experts, des professionnels, des organisations, et même de la société civile. En février 2012, un contrat a été signé entre BG, son partenaire officiel l'ETAP, entreprise tunisienne d'activités pétrolières et le ministère de l'Industrie. Ce contrat aurait été présenté à l'Assemblée nationale constituante pour validation. Toutefois, des voix se sont élevées pour condamner ce projet et appeler le ministère de l'Industrie à l'abandonner. Un expert a précisé que ce projet manque de visibilité : « S'il est vraiment un projet ordinaire et qui ne comporte pas de risque, BG et l'Etat font une annonce pour la signature d'un tel projet. Or ce n'est pas le cas pour British Gas. Je me demande pourquoi tout ce secret, notamment avec une société internationale, d'une telle ampleur. En 2012, BG a signé 26 contrats avec notre gouvernement. Comment une société, qui durant de longues années et même à l'ère de Ben Ali, a accepté de nous vendre les carburants avec des prix trop chers rien que pour réaliser des bénéfices nets pour elle, de réfléchir à notre environnement et notre société. Il y a quelque chose qui cloche ! ». Faut-il signaler, également, qu'en 2009 BG était impliquée dans la pollution de l'environnement à Sfax. Ses dérivés pétroliers, acheminés de la mer par des conduites ont été traités dans une gigantesque usine au Nord de Sfax. Il est évident que ce genre de projets et d'installations allège sensiblement la facture pétrolière du pays, seulement les répercussions négatives sont néfastes sur la population et l'environnement proche et lointain: nuisances sonores, lumière jour et nuit, mauvaises odeurs, gaz suffocants, poussière... L'expert a ajouté que ce genre de contrat va alourdir la dette de la Tunisie, cette dette qui ne cesse d'augmenter. Pour sa part, Rachid Ben Dali, directeur général de l'Energie au ministère de l'Industrie, a affirmé que ce contrat est légal et ne comporte aucun dépassement : « Il n'existe aucun contrat ambigu entre cette société et l'Etat tunisien ».