Il était question que l'hebdomadaire Al Anwar diffuse aujourd'hui la deuxième partie de son enquête sur les avoirs de Rached Ghannouchi. La première partie a révélé que le président de l'assemblée et président d'Ennahdha aurait une fortune de quelque 2,7 milliards de dinars dont les origines seraient plus que douteuses, comme par exemple le commerce des armes. L'article publié la semaine dernière a soulevé un tollé sur la place tunisienne. Le journal a été violemment attaqué par tous les sympathisants d'Ennahdha et le parti a publié un communiqué dénonçant la supercherie du journal et son contenu mensonger et diffamatoire, tout en déposant une plainte officielle en justice. Le syndicat des journalistes a, pour sa part, publié un communiqué hier pour soutenir les journalistes d'Al Anwar et rappeler que toute personne diffamée a le droit de réponse et la possibilité de saisir la justice. Pour ce vendredi 2 avril, tout le monde attendait la deuxième partie de l'enquête et la publication de preuves tangibles. Le journal a cependant fait faux bond décevant ses lecteurs et toutes les personnes qui l'ont soutenu. Pire, il a mis un gros titre à sa une laissant entendre qu'il a publié la deuxième partie sur deux pages, mais il n'y avait aucun contenu nouveau. Les deux pages étaient remplies de captures d'écran montrant comme la presse internationale a repris l'article de la semaine dernière.
Le journal annonce qu'il garde les documents pour les présenter à la justice ! Pourquoi ? C'est tout à fait contraire à la déontologie journalistique que d'annoncer une deuxième partie d'une enquête et de promettre de présenter aux lecteurs des preuves, sans qu'il n'y ait rien ensuite. La justice a, certes, été saisie, mais elle n'a pas encore rebondi sur l'affaire et n'a pas interdit au journal la publication des documents en sa possession. Le journal devait, s'il respectait la déontologie et ses lecteurs, tenir ses promesses et publier les preuves afin de faire taire Ennahdha qui crie à la diffamation et prouver à l'opinion publique que son contenu de la semaine dernière n'était pas diffamatoire. A défaut, le journal se permet de leurrer ses lecteurs et de donner du grain à moudre aux partisans d'Ennahdha.
R.B.H A lire également Le SNJT solidaire avec les journalistes de Dar Al Anwar Mongi Rahoui : J'appelle à enquêter sur les origines de la fortune des députés d'Ennahdha !