Le député islamiste radical Rached Khiari a peur et il ne sait plus quoi faire depuis qu'il a diffusé, lundi dernier, sa vidéo accusant le président de la République de haute trahison et d'avoir touché de l'argent étranger, en millions de dinars, pour sa campagne électorale. Son dernier post Facebook reflète parfaitement cette peur, voire cette panique, puisqu'il demande aux avocats « d'expliquer à l'opinion publique le sort de Rached Khiari (il parle de lui à la troisième personne) après des informations faisant part d'une demande d'extradition de la France pour le juger».
On rappelle que Rached Khiari a retiré hier la vidéo de sa page Facebook après sa convocation par un tribunal militaire. Hélas pour lui, elle continue encore à circuler sur les réseaux sociaux. Avant-hier, pourtant, il criait sur tous les toits qu'il était prêt à se délester de son immunité parlementaire et à présenter aux juges tous les documents et les preuves en sa possession. Le même lundi, au soir de la diffusion de sa vidéo, il a promis de présenter les fameuses preuves quelques instants après la fin du direct. Il a prétexté ensuite des soucis techniques l'empêchant de présenter ses preuves donnant rendez-vous à ses suiveurs pour le lendemain, c'est-à-dire hier mardi 20 avril. Hier, cependant, il a fait faux bond. Mieux encore, il a retiré la vidéo et a cessé de pavaner comme c'était le cas lundi, s'interrogeant pourquoi c'est le tribunal militaire qui le convoque. Aujourd'hui, mercredi, il parle de la France, afin de se donner de l'importance et montrer qu'il est victime d'une cabale montée par des puissances internationales.
Il faut dire que Rached Khiari est un véritable habitué des théories du complot. Il y a quelques années, il citait Kamel Letaïef à toutes les sauces l'accusant de tous les maux et d'être derrière toutes les manigances. Pour lui, les laïcs et les francophones sont systématiquement, et sans aucune forme de discussion, des vendus et des inféodés à la France. La même France qui dérobe notre seul et notre pétrole. D'ailleurs, il était activiste très actif pour la campagne « winou el pétrole ». En 2019, en pleine campagne électorale, il accusait les Chiites et l'Iran d'être derrière Kaïs Saïed. En 2020, avec ses camarades d'Al Karama, il revient à la charge pour accuser la France de soutenir Kaïs Saïed. Maintenant, c'est une nouvelle théorie du complot qui l'habite. Ce n'est plus l'Iran qui a soutenu Kaïs Saïed, mais les Etats-Unis de Donald Trump. Mais les Etats-Unis se sont retournés contre lui après l'allégeance, selon ses dires, du président de la République à la France.
Très convaincu par ses propos, il croit donc fermement qu'il a secoué la France au point que celle-ci cherche à le juger sur ses terres. Il a beau être député, il ignore que la Tunisie n'extrade pas ses ressortissants et ceci est gravé dans la constitution dans son article 25. Défense de rire !
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